L'an passé, lorsque la maison d'édition indépendante Bad Idea annonçait sa fermeture, nous étions plus que suspicieux sur ladite annonce, flairant une opération de communication. Un an plus tard, il s'avère que nous avions vu juste : l'éditeur fait donc son retour pour une nouvelle "saison", et visiblement, Dinesh Shamdasani et Warren Simons ont bien l'intention de continuer à n'avoir que de "mauvaises idées".
Petit rappel des faits : Bad Idea s'est fait connaître par chez nous pas vraiment pour la qualité de ses titres (dont on ne doute aucunement), puisque nous n'avons simplement pas pu les lire. En cause, une politique de publication à l'encontre de toutes les autres pratiques du milieu : seulement du single issue, pas de format TPB par la suite, et pas de numérique, avec un seul numéro par client, et pour des comicshops pré-sélectionnés. En somme, tout un tas d'éléments pour pousser à se rendre dans les boutiques spécialisées, et qui empêchent à la plupart du lectorat français d'y avoir accès (les seuls shops proche de chez nous étant au Royaume-Uni, et un en Allemagne). Qu'importe, la manoeuvre édito/commerciale a toujours quelque chose de fascinant, et particulièrement pour cette relance, appelée Bad Idea Two - Part One.
Dans un communiqué de presse, l'éditeur annonce donc son retour, expliquant avoir profité du temps d'absence pour monter de nouveaux comics en interne, prêt à être publiés prochainement. Chaque vague de titres interviendra sur deux temporalités - d'où le "part one" de l'intitulé. Cette première partie est composée de sept titres différents (pour un total de quinze numéros, il doit donc y avoir quelques one-shots dedans) qui seront mis en vente de novembre 2022 à février 2023. La spécificité de ces titres : on ne saura pas de quoi il s'agit ni qui se cache derrière avant le 8 septembre. Et le jour d'avant, le 7, Bad Idea proposera aux lecteurs un pack spécial (et aux comicshops également) de pré-commander tous leurs titres, sans donc savoir de qui ou de quoi il s'agira. Une opération à l'aveugle pour faire appel à la confiance des intéressé(e)s et qui fait lorgner quelques cadeaux aux plus rapides pour chaque comicshop participant.
Une façon de faire qui amuse d'un côté, qui agace de l'autre, qui ici nous rend simplement curieux (on aimerait aussi savoir si les différentes précédentes opérations, comme ce truc invraisemblable de cailloux, a fonctionné). On patientera au 8 septembre prochain pour connaître les titres en question, qui nous feront sûrement saliver, en attendant également que Dinesh et ses compères se décident à passer un accord avec un éditeur VF, car toutes les mauvaises idées devraient avoir une fin, et l'on suppose, au vu des talents impliqués (Matt Kindt, David Lapham, Joshua Dysart, Tomàs Giorello, Doug Braithwaite, etc...) sur la première vague qu'il y a un potentiel de ventes par chez nous. Les doigts sont croisés, plus que jamais.