Contre toute attente, le projet de film Prophet avance bel et bien (mais à son rythme). Depuis bientôt cinq ans, le personnage vedette (?) créé par Rob Liefeld dans la série Youngblood tente de se faire adapter par différentes équipes. Après un premier traitement par le scénariste Marc Guggenheim, Jake Gyllenhaal, à la recherche de sa propre franchise de quadragénaire musclé (histoire de se mettre à l'abri du besoin pendant quelques années), a repris les commandes du projet en partenariat avec la société de production Studio 8.
Il y a tout juste un an, l'acteur était annoncé pour le rôle titre avec Sam Hargrave (Tyler Rake) à la mise en scène. Compte tenu des enjeux débloqués par l'entrée en scène de cette vedette du cinéma américain, le script de Guggenheim aura droit à un petit coup de propre. La rédaction du Hollywood Reporter nous apprend que Kurt Johnstad, responsable de l'adaptation du comics 300 de Frank Miller, se chargera d'écrire une seconde version. Le bonhomme est aussi passé par le script du film Atomic Blonde.
Une embauche qui n'a donc rien d'accidentel : dans cette réécriture de l'histoire de John Prophet, le héros, un super-soldat à la Captain America qui se retrouve enseveli dans un état de stase sous les décombres d'une cité allemande bombardée à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, se réveillera cette fois en 1965. En pleine Guerre Froide, et face à des agents du KGB qui tenteront de le capturer pour prélever son ADN et reproduire le sérum qui lui avait conféré ses super-pouvoirs. Le film devrait vraisemblablement évoluer dans la République Démocratique d'Allemagne, si l'on suit cette piste de réflexion jusqu'au bout, un territoire déjà exploré par Johnstad dans le film de Charlize Theron.
L'embauche du scénariste confirme, après Sam Hargrave, que Gyllenhaal considère effectivement ce film comme sa réponse à la mode des franchises d'action musclée à la John Wick, Tyler Rake, Atomic Blonde, The Gray Man, etc. Une sorte de passage obligé pour les vedettes qui entrent dans la quarantaine, à la fois pour s'assurer une petite extension de longévité au sein du grand public, et pour se permettre à côté de signer de temps à autres pour un projet plus risqué. Espérons que le résultat sera un peu au-dessus de cette norme de longs-métrages, souvent assez peu mémorables. Et félicitations au passage au banquier de Rob Liefeld, qui pourra emmener ses gamins au ski cette malgré le prix des billets d'avion.