Avec le prochain sommet actionnarial prévu pour le 3 avril 2023, les plans d'économie prévus au sein du groupe Disney refont parler d'eux. Si les spécialistes de Wall Street chargés d'étudier ce dossier, contactés récemment par la rédaction du site Deadline, hésitent encore quant aux dates prévues pour les premières vagues de mises à pied, l'enseigne avait annoncé un objectif de réduction des coûts de 5.5 milliards de dollars. Pour tenir cet objectif, Bob Iger, président du groupe Disney, compte sur le licenciement de 7.000 employés - soit environ 3% de la massage salariale globale de l'entreprise sur l'ensemble de ses départements. Sur ces 7000, 4000 mises à pied seraient prévus d'ici les six prochaines semaines.
C'est (toujours) un pays merveilleux
Cette première vague, morcelée, est vue comme "un signal" à envoyer aux actionnaires du point de vue de
Bob Iger,
qui a repris récemment les commandes de Disney suite à la colère des investisseurs. Lors de la présentation du bilan du dernier trimestre en date, la gestion de
Bob Chapek et les pertes enregistrées avaient poussé au retour de l'ancien président. Celui-ci a donc été rappelé avec un objectif clair : économiser, économiser, économiser. En ligne de mire, les départements
Divertissement, le réseau
ESPN, la division
Experiences & Productions et
le tristement célèbre Disney Media & Entertainment Distribution gouverné par
Bob Chapek et responsable en majeure partie des dépenses générées pour alimenter la plateforme
Disney+.
Deadline note que la globalité des sous-secteurs du groupe seront concernés d'une manière ou d'une autre par ce plan d'économie en plusieurs étapes - qui passera par une première vagues de nouveaux chômeurs d'ici les prochaines semaines, entre la fin du mois de mars et la fin du mois d'avril, afin de tempérer l'impatience des actionnaires qui exigent un geste fort. Disney compte ainsi couper dans le gras, à la fois dans les frais de marketing, mais aussi dans la production de "contenus" - néologisme à la mode qui concerne, de manière très vague, tout ce que le groupe investit en télévision, cinéma, etc. Les rumeurs évoquent des réductions nettes chez Hulu, et la sempiternelle chimère d'une fusion entre ABC Studios et 20th Television, trois entités essentielles dans le contrôle des parts de marché sur le secteur de la télévision et du streaming.
Bob Iger parle également des coûts en marketing sur ce marché, et notamment de la façon dont le groupe a dépensé énormément d'argent pour faire la promotion des plateformes de vidéo-à-la-demande (comme Disney+ et Hulu) au lieu d'insister sur les productions accessibles via ces services. Autrement dit : recentrer l'objectif publicitaire sur les films et les séries télévisées produites pour ces antennes, plutôt que d'investir dans la promotion des plateformes en elles-mêmes. Une façon, estime-t-il, de rationnaliser les frais et d'économiser de l'argent. Cette philosophie n'est pas tout à fait neuve de la part de Bob Iger, qui aura longtemps milité pour définir l'identité du groupe Disney autour de quelques grandes marques - en mettant en avant la plus-value des artistes et de l'identification du public à certains univers. Pour rappel, le bonhomme était à l'origine des rachats de Marvel Entertainment et Lucasfilm.
Dans le contexte des variations en valeurs sur le marché boursier, il est aussi utile de situer l'évolution de l'indice des actions Disney sur un an - l'année dernière, au mois de mars, celui-ci plafonnait à un montant de 140 dollars l'action. Lors des dernières évaluations, cette semaine, l'action était estimée à 96 dollars après de longs mois de fluctuations au gré des annonces de Bob Iger. Après une année difficile, le conglomérat devrait donc tenter de se stabiliser et d'intéresse à nouveau les investisseurs potentiels en faisant ce que les conglomérats font de mieux : économiser, licencier, annuler, et se recentrer sur les valeurs sûres. Pour Marvel Studios, ou pour les autres départements en charge de la production de contenu, l'avenir va donc s'écrire d'ici les prochains mois.