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Captain America : Brave New World : en coulisses, un tournage difficile ?

Captain America : Brave New World : en coulisses, un tournage difficile ?

NewsCinéma

L'année 2025 de Marvel Studios au cinéma s'est ouverte il y a bientôt une semaine avec la sortie sur grand écran de Captain America : Brave New World, quatrième film de la franchise dédiée au super-héros au bouclier. Un film toutefois bien différent des précédents puisqu'il s'agit du premier pour lequel Sam Wilson (Anthony Mackie) occupe le rôle titre. Au moment de sa sortie, les premiers retours critiques se sont montrés pour le moins mitigé ; et généralement, la période qui accompagne une sortie permet aussi aux médias spécialisés de revenir sur les conditions de tournage. Concernant le film de Julius Onah, beaucoup de choses ont déjà pu être écrites, notamment une phase de reshoots importante qui s'est déroulée un an après la conclusion de la première phase de tournage, et qui a rajouté à l'intrigue un personnage qui n'était pas présent au départ, incarné par Giancarlo Esposito

Entre cet ajout tardif au casting, des bruits de couloirs sur de mauvaises projections tests, le média Vulture a voulu s'intéresser aux coulisses de la production, afin de comprendre comment s'est monté Captain America : Brave New World, dont les difficultés peuvent se ressentir dans le montage final (en termes de rythme, de lacunes dans le scénario, ou justement de la facilité de voir la place des reshoots). Voici ce qui en a été rapporté. 

Le chaos avant l'ordre ?

La rédaction de Vulture est allée s'entretenir avec un membre des équipes techniques ayant travaillé sur Captain America : Brave New World, qui reste - évidemment - anonyme dans le but de se protéger de toute attaque de Marvel Studios. L'intéressé confirme que les reshoots de vingt-deux jours ayant eu lieu au printemps 2024 ont été commandités après des retours catastrophiques de projections tests. Dans le monde des blockbusters, qu'ils soient de super-héros ou non, il est de coutume de présenter des versions de travail d'un film à un public sélectionné, et de leur demander ensuite leur avis sur différents éléments du film en question. Le public dit alors au studio s'il a aimé ce qu'il a vu, s'il a compris ce qu'il a vu, et quels étaient les points forts et les points faibles. Au du du rajout de Giancarlo Esposito et de ses actions dans Brave New World, il est assez facile de supposer que les premières versions du film manquaient un tant soit peu d'action. Une chose qui ne pourra hélas jamais être réellement vérifiée, attendu que ni Julius Onah, ni Kevin Feige n'accepteront de présenter la version initiale de Captain America : Brave New World (ce qui reste tout à fait normal, en l'occurrence).

Selon la source de Vulture, le personnage de Thaddeus Ross/Red Hulk a commencé à mettre une partie des équipes mal à l'aise au fur et à mesure de la progression de 2024, et des changements ont été mis en place par rapport à la situation politique américaine. Chacun peut en effet tirer une sorte de comparaison entre Ross et un certain Donald Trump dans le personnage d'un vieux militaire autoritaire qui devient un énorme monstre rouge lorsqu'il perd le contrôle de ses émotions, encore que le parallèle est discutable. Marvel Studios (ou plutôt Disney) ayant conscience de la politisation montante de l'environnement, a choisi de changer le titre du film, passant de New World Order (un terme qui renvoie à des théories du complot qui n'ont jamais été plus vivaces que dans le monde post-Covid 19) à Brave New World, moins connoté. De la même façon, une scène d'un premier trailer dans lequel le président Ross subit une tentative d'assassinat a été modifiée lors de sa diffusion au cinéma pour ne pas renvoyer à la tentative d'assassinat perpétrée sur Trump lors de sa campagne). En somme, Disney a tenté d'éviter tout rapprochement politique au réel sur un film, qui utilise pourtant l'un des personnages les plus politiques de l'univers Marvel.

Autre difficulté, et celle-là sera déjà bien connue des cinéphiles : le comportement de Harrison Ford sur le tournage. L'acteur, désormais âgé de 82 ans, n'a visiblement pas failli à sa réputation (et son caractère peut être apprécié dans les interviews qu'il donne, où le cynisme a généralement la part belle), alors que Julius Onah, un réalisateur venu des films indépendants, s'est comme bien d'autres avant lui retrouvé en difficulté à gérer un film avec un budget de presque deux cent millions de dollars. Dans le témoignage rapporté par Vulture, les faits sont exposés de cette façon : 

"J'ai travaillé sur les reshoots. Je pense que tout le monde dans l'équipe savait que le film ne serait probablement pas bon. Il y avait des séquences d'actions qui n'étaient pas crédibles. On a eu beaucoup de frustrations sur les plateaux. Une fois la photographie principale terminée, on nous disait "Bon, on va introduire le leader de la Serpent Society", puis ce n'était plus le cas, puis de nouveau quand même. Tout ça coûte cher. Mes collègues qui ont passé plus de temps que moi sur Brave New World m'ont confirmé que la production a été très difficile. 

Lorsque le studio a fait sa première projection test, ça n'a pas fonctionné. Peut-être que le public ne voulait rien voir de politique en cours d'année électorale ? Peut-être qu'ils n'étaient pas d'accord pour qui voter ? Le Général Ross peut être vu comme une allusion à Trump. C'est un général puissant qui vire au fasciste et se transforme en un Red Hulk ravageur. À mon avis, Disney a réalisé qu'ils avaient passé les dernières années à éponger des échecs, et qu'ils préféraient ne pas risquer d'énerver une partie de leur public de base. Ils savaient qu'ils pouvaient perdre une grosse partie du public sinon.

Les gens sont conspirationnistes. Certains pensent que le titre originel du film, New World Order, parle des "juifs qui dominent le monde". Et maintenant il y a une guerre en cours. C'est un peu comme si toutes ces choses qui n'avaient pas été anticipées au début de la production du film l'avaient rattrapé : Trump, la guerre à Gaza, les tensions entre Américains en ce moment.

Harrison Ford est l'un des acteurs les plus grincheux avec qui j'ai travaillé. Ce qui est triste. Je suis un fan. Mais il se comportait comme une diva. Je ne sais pas si vous vous rappelez, il a survécu à un crash d'avion. Il ne pouvait pas lever son bras gauche au-dessus de sa poitrine. Il fallait qu'on habille Harrison-80 balais-Ford avec ces équipements de motion capture. On aurait dit qu'il détestait ça et n'avait pas envie de le faire. Et quand il avait fini quelque chose, c'était fini. Tout le monde essayait tant bien que mal de le rendre joyeux. De quoi donner un environnement de travail bizarre.

Bien sûr, les reshoots font partie de tout type de film possédant un tel budget. Mais ce n'est pas une première pour Marvel Studios. Des séquences entières qui ont été tournées ne seront pas dans le film, et tout ça coûte beaucoup d'argent. Je ne dirai pas que le réalisateur n'était pas assez équipé pour gérer ce type de production. En gros, je dirais que le problème c'était de gérer les égos de stars. Principalement Harrison Ford. Ce qui était un peu décevant. Au final, c'était un des tournages les plus tendus que j'ai fait chez Marvel Studios. Tout le monde serrait les fesses."

En somme, des déclarations qui ne relèvent pas du scoop en tant que tel (l'historique de production pour qui suivait l'actualité de Captain America : Brave New World s'aligne assez bien sur ces propos), mais qui permettent d'avoir une autre vue du décor. En interview, le réalisateur Julius Onah a tenté de tempérer l'importance des reshoots, arguant qu'il n'y a eu qu'une seule phase les concernant, comme sur tous les autres films du même genre. Ce qui est vrai : mais toutes ne durent pas trois semaines, et ces dernières rajoutent rarement un personnage inédit un an après le tournage principal. Quoi qu'il en soit, seul le public pourra sanctionner ou non Brave New World. Le démarrage au box-office est plutôt encourageant, mais le score d'appréciation du public livré par CinemaScore étant le plus faible jamais enregistré pour un film du MCU, il faudra voir si la performance se maintiendra sur la durée. 

Captain America : Brave New World est à découvrir en ce moment au cinéma.

Source

Arno Kikoo
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