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Captain America : Sam Wilson #1, la review

Captain America : Sam Wilson #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• De l'humour maîtrisé
• Sam Wilson en Cap'
• Un contenu politique et social...
On a moins aimé• ... Encore trop timide
• Quelques planches un peu vide
• Un cliffhanger attendu
Notre note

Il faudra vous y habituer, pour un petit bout de temps maintenant, Marvel nous offre quelques titres de son univers All-New, All-Different chaque semaine. Après les Uncanny Avengers menés par Deadpool, c'est au tour d'un Sam Wilson en forme de Captain America de faire son apparition dans les bacs des comics shops, dans une série écrite par Nick Spencer et dessinée par Daniel Acuna.

Pour le coup, notre Captain America n'est pas si New et Different. Voilà quelques temps déjà que Sam Wilson, ex-Falcon, a enfilé le manteau du super-héros, saisissant le relai tendu par Steve Rogers. Voir un afro-américain endosser le rôle de l'un des plus vieux héros de l'écurie Marvel n'a pas perdu de sa symbolique pour autant, et Nick Spencer, arrivé à la moitié de ce premier numéro, nous montre qu'il entend bien utiliser la force de ce symbole pour mener à bien son histoire. Et de manière assez surprenante, ce ne sera pas tellement l'homme sous le masque qui fera la saveur de son scénario, mais plutôt ce en quoi il croit et les valeurs qu'il entend défendre.

Ce souffle presque politique donne au récit un certain impact, qui intervient de manière assez salutaire au beau milieu de ce numéro par ailleurs très introductif. En effet, Spencer ouvre le bal avec une scène d'ouverture des plus classiques, qui voit Captain America affronter des vilains de l'Hydra à bord d'un héliporteur du S.H.I.E.L.D. Ça vous rappelle quelque chose ? Moi aussi. Et comme d'habitude, notre héros va donc fracasser des hordes d'ennemis avec son bouclier, couronnant chacun de ses frags par une punchline bien sentie. On remarque alors ce qui sera l'une des grandes tendances de ce numéro et sans doute de la série, un humour incisif voire cynique, en tous cas bien vu, si on se réfère par exemple à un dialogue sur le terme "Avengers" proprement savoureux.

Cet humour presque noir a du bon, et ramène très vite la série dans les clous. Plus original que de voir Captain America cogner des méchants sans visages, on le voit se dégager de la houlette du S.H.I.E.L.D. et du gouvernement, pour devenir une sorte de force libre. Daniel Acuna se lance alors dans un duo de pages assez fort, qui voit le touchant monologue intérieur de notre Sam Wilson questionner l'intégrité de son pays, et l'utilité pour ce dernier de se rassembler derrière un symbole comme Captain America. La réflexion, subtilement et très simplement menée - on ne tombe pas non plus dans un débat intellectuel - emmène le personnage sur de nouveaux rails, et on regrettait presque qu'il n'y reste pas plus longtemps. 

Nick Spencer pose en effet très vite son idée sur la table : Captain America veut se mettre au service direct du peuple, et assisté par Misty Knight (qui ajoute un supplément très blacksploitation à l'ensemble) et d'autres compagnons, il entend servir des valeurs, et non des organisations. Un acte lui aussi symbolique, qui ne manque pas d'enflammer l'opinion publique, qui se fend de slogans à base de "traitor !" et de "Captain Communist" en tous genres. Une chose est sûre, le scénariste entend flirter avec la politique, même s'il est pour le moment assez discret, ou plutôt assez timide, dans sa démarche. Mais les dés sont déjà lancés : il n'y a plus qu'à attendre le résultat. En témoignent un cliffhanger attendu et l'annonce d'un Civil War II, l'orientation prise par la série pourrait être pour le meilleur, comme pour le pire.

Des idées intéressantes, l'aspect purement visuel de ce premier numéro n'en manque pas. Pas très loin du minimalisme d'un David Aja et assisté d'une composition classique mais polyvalente, le dessinateur Daniel Acuna sert le récit avec des cadrages généralement assez bien trouvés. On notera toutefois des cases parfois bien vides, compensées par la colorisation, non créditée dans ce numéro, qui apporte un vrai plus aux différentes ambiances qui se succèdent dans ce premier fascicule, riche en plans cinématographiques et plein de sens, comme celui ci-dessous :

Difficile de se faire une idée précise à partir de ce premier numéro teinté de politique, qui semble à moitié à l'aise avec les contextes et les sujets abordés. Si les super-héros sont bel et bien une métaphore de notre monde, Nick Spencer est peut-être ennuyé à l'idée de faire des parallèles. Seulement, le lecteur a vite fait de les faire à sa place, et aussi aurait-on voulu un peu plus d'affirmation dans ce premier numéro de Captain America : Sam Wilson. Qu'à cela ne tienne, divertissant et interrogateur, cet épisode nous rend bien curieux pour la suite. À suivre dans les rayons des comics shops.

Republ33k
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