Ainsi, chez
DC Comics on capitalise sur un Frank Miller sûrement loin de la pleine possession de ses moyens (même s'il est apparu en meilleure forme à New York, faut-il le rappeler) avec un
Dark Knight III sur lequel il pose son nom pour mieux toucher son cachet, tandis que
Dark Horse embraye dans la foulée avec le retour de
Sin City, toujours plus loin dans une vague de nostalgie aussi risquée qu'un peu forcée.
Et alors qu'
Image Comics,
Archaia et d'autres s'arrachent les cheveux devant les ventes mensuelles de leurs titres respectifs, qui constituent de vrais risques tout en étant autant de tentatives de proposer des titres et des ambiances différentes,
Marvel semblait tenir le bon bout avec un
All-New All Different Marvel qui, à l'instar de ses X prédécesseurs, démarre correctement sa phase de
relaunch avec un ensemble de
titres plutôt convaincants.
Passons sur la délicate question de la continuité et de la fin de
Secret Wars spoilée à grands coups d'
absurdes numéros #0 qui viennent ruiner plusieurs années de travail d'un
Jonathan Hickman qui doit se sentir tout drôle de voir son colossal boulot déjà dépassé, en plus d'être bêtement
spoilé. En effet, les guerres secrètes pas encore terminées, la Maison des idées n'a d'yeux que pour le futur, et ses éternels
teasings aussi fins que le
Blob après son 5ème repas. La semaine dernière, n
ous avions donc la surprise de découvrir l'annonce déguisée de Civil War II, un évènement
teasé avec un dessin de
Steve McNiven qui reprend la lutte intestine entre
Tony Stark et
Captain America, campé cette fois par Sam Wilson,
le Faucon. Passe encore le retour du
crossover dantesque de
Mark Millar pour les besoins de Secret Wars et en écho à la sortie prochaine du film des frères Russo ; ici, ça sent un tout petit peu trop l'opportunisme.
Ainsi, à six mois de la sortie de Captain America : Civil War sur grand écran, les lecteurs peuvent déjà se préparer à une seconde guerre civile qui ne manquera pas de vendre des tonnes de papier, mais qui n'a proprement aucun sens dans le contexte actuel d'un univers Marvel qui se cherche, et qui peine à se trouver lorsque les artistes sont perpétuellement parasités. Quel est le besoin d'offrir une suite à un event qui n'inspire de toute façon que peu les évènements du film, en dehors du fait que celui-ci est peu cher à produire, et plus proche du résultat final du film, laissant de côté les Mutants et autres encombrants ?
Quid également de la participation de Mark Millar, à priori loin des strates de Marvel ? Peu importe, lui aussi se remplace, et on pourra de toute façon expliquer que c'est Brian M. Bendis qui avait lancé toute l'idée d'une guerre intestine entre les héros de la Terre 616. Dans le meilleur des cas, ce retour de Civil War II est un gros forcing destiné à vendre un maximum de papier, peu importe à quel point l'éditeur aura forcé. Dans le pire, c'est un énième coup d'arrêt pour un univers qui ne peut plus s'étendre alors que les artistes doivent composer avec un énième event médiocre tous les trimestre, sans laisser la place à leur imagination de réellement se développer. Et la douce ironie là-dedans, c'est qu'on tient sûrement là l'une des plus grosses ventes de 2016 (Civil War premier du nom étant le plus carton des années 2000), fort de chiffres dont les auteurs et les éditeurs qui se cassent la tête pour nous offrir des histoires originales, pleines de sens et d'émotions rêvent seulement.