Republ33k part à Londres : chapitre deux. Après avoir rencontré les deux meilleurs potes de Steve Rogers, Anthony Mackie et Sebastian Stan, j'ai pu croiser les frères Russo, réalisateurs de Captain America : Civil War, qui terminaient le bal des tables rondes pour le groupe de journalistes auquel j'appartenais. Et comme on pouvait s'y attendre, les deux metteurs en scène ont été assaillis de questions, notamment sur le prochain Avengers, Infinity War, qui n'en finit plus de (déjà) faire couler de l'encre.
Ils rentrent dans la salle, et la fatigue se devine facilement sur leurs visages. Ce qui ne les empêche pas de se présenter poliment, et d'enchaîner sur une première blague. Fait amusant, les deux frangins, bien occupés depuis des mois de tournage à 14 heures de travail par jour et bien des semaines passées dans les salles de montage, ne se ressemblent qu'à peine. La voix, le physique et l'attitude sont très différents, comme si on avait séparé le cerveau d'un seul réalisateur en deux individus. C'est d'ailleurs comme ça qu'on les décrit parfois, nous avouent-ils, leurs discussions pouvant être vues comme une extériorisation du monologue intérieur ou des doutes des réalisateurs travaillant seuls.
Mais n'allez pas croire que "deux réalisateurs" est synonyme de "deux fois moins de boulot" : les Russo m'expliquent qu'ils ne tirent pas directement profit de leurs quatre mains. Il évoluent plutôt à l'instinct, et ne pratiquent pas du tout une division des tâches, comme on aurait pu l'imaginer. Cela donne lieu à des situations cocasses, nous révèlent les deux frères, qui sont parfois obligés de tirer à la courte-paille pour choisir qui ira alerter un acteur de son jeu à côté de la plaque. Dans les faits, donc, être deux ne les avantage pas mathématiquement, mais ils expliquent sans aucune pudeur que leurs conflits derrière la caméra leur permettent de tirer le meilleur d'eux-mêmes.
The dialogue you have with one another is like the dialogue I have going on in my head !
Ils ne jouent pas au good cop, bad cop, mais on imagine aussi que leurs personnalités assez éloignées leur permettent de gérer des acteurs aux tempéraments tous différents. C'est peut-être ce qui explique qu'un Civil War lourd en personnages parvienne tout de même à rester cohérent. Le nombre de héros à l'écran est d'ailleurs, d'après les Russo, un vrai défi artistique, qu'ils comptent bien relever plus que jamais avec Infinity War. Le titre du troisième Avengers lâché, nous n"avons pas hésité à leur poser quelques questions sur les deux films, qui devraient, nous révèlent les réalisateurs, être le premier titre du Marvel Cinematic Universe à alterner les points de vue, là où un Civil War se concentre par exemple sur celui de Captain America.
Mais au-delà de l'attente de ce
crossover épique, j'avais envie d'en savoir plus sur les deux bonhommes derrière la caméra. En les interrogeant notamment sur
ce compte twitter cryptique qui dévoilait, il y a quelques mois, des bribes de Civil War. Me faisant d'abord croire à un
leak, ils me précisent ensuite - tout sourire - qu'ils n'utilisent les réseaux sociaux que depuis le lancement de la promotion du troisième Cap... Et quant au caméo de
Joe Russo dans Civil War, rassurez-vous, cet acte-là n'a pas été tiré à la courte-paille ! Simplement, l'ami Joe, qui a suivi une formation d'acteur, était plus à même de passer devant la caméra, avec un look, me confient les frangins, inspiré de leur papa à moustache. Une petite exclu arrachée alors que certains collègues cherchaient à leur faire dire du mal de
Batman v Superman, film qu'ils n'auraient pas vu, mais qu'ils comptent bien rattraper entre la fin de la promo de Civil War et le début de leurs devoirs sur Infinity War. Sacré programme pour deux des réalisateurs les plus cools du MCU.