Hier, le premier numéro d'une nouvelle série Marvel, sobrement intitulée Captain America : Steve Rogers #1 nous laissait sur un cliffhanger assez dément, qui change complètement l'image que nous avons tous de la sentinelle de la liberté. Une petite journée pleine de tweets et de débats enflammés plus tard, il est temps de faire le point sur les idées de Nick Spencer.
Pour rappel, le numéro nous explique que Steve Rogers est dorénavant affilié à l'Hydra. Un lien qui a forcément fait parler de lui, jusque dans des grands médias américains comme Entertainment Weekly. Prenons déjà quelques pincettes. Tout d'abord, il s'agit d'un cliffhanger d'un premier numéro, qui a pour vocation d'inciter les gens à lire la suite. Et si on assiste ici à la pire des tentatives pour nous conduire vers le second numéro, il faut s'attendre à ce que celui-ci nuance drastiquement le "hail hydra" de ce bon Steve.
Nick Spencer, dans sa série sur Sam Wilson, utilisait déjà les organisations secrètes bien connues de l'univers Marvel pour en faire des métaphores de la politique américaine et mondiale actuelle. Peut-être que nous ne parlons donc pas ici d'une Hydra classique et nazie : il faudra garder cette idée dans un coin de notre tête. Par ailleurs, on se souvient des runs de Rick Remender sur Captain America et Uncanny Avengers, qui partaient voguer sur des eaux irrévérencieuses similaires.
I can't respond to 9000 tweets per second, but if I could, I would say I admire your passion
— Nick Spencer (@nickspencer) 25 mai 2016
Maintenant, le jeu en vaut-il la chandelle ? On comprend facilement que les lecteurs puissent être choqués par ce twist, même s'il sera forcément expliqué et nuancé à un moment ou un autre. Par ailleurs, Nick Spencer n'y a pas été de main morte en présentant (voir galerie) un premier lien avec l'Hydra et la famille Rogers dans un flashback, qui semble vouloir aller plus loin que le simple cliffhanger gratuit façon : "notre Captain America moderne est maintenant un membre d'une société secrète et néo-nazie."
Hey seriously people, stop being hysterical at me. I do not read superhero comics. I quit working at Marvel 5 years ago.
— Ed Brubaker (@brubaker) 25 mai 2016
Mais il convient bien sûr de faire la distinction entre les reproches adressés sereinement à Nick Spencer (et l'éditeur de la série Tom Breevort) et les nombreuses menaces de mort (!) et autres insultes qu'a reçu le scénariste hier sur les réseaux sociaux. Plus incroyable encore, les lecteurs qui s'en sont pris à Ed Brubaker, qui nous offrait un superbe run sur le personnage il y a quelques années de cela, mais qui n'a plus rien à voir avec Cap' et les choix éditoriaux de Marvel.
@nickspencer die
— Captain America (@ZaynB5) 25 mai 2016
En somme, cette histoire prend des proportions assez folles - en témoigne la popularité du hastag #SayNOtoHydraCap créé pour l'occasion - qu'il convient de calmer avec un maximum d'arguments et de passion en attendant d'en savoir plus dans un second numéro, attendu pour le 29 juin prochain. Surtout quand on sait qu'un nouveau relaunch est prévu pour la rentrée, et que certains choix du département Comics pourraient être (sciemment) faits en dépit du bon sens commun, établi par le Marvel Cinematic Universe.