Cela fait presque un an, à trois semaines près, que le public attendait de savoir ce que Netflix comptait faire du Millarworld, enseigne éditoriale du scénariste Mark Millar rachetée pour quelques dizaines de millions. Avec tout un tas de projets potentiels, le distributeur annonce enfin une première vague d'adaptations, déclinée sur trois long-métrages et deux séries télé'.
Netflix n'aura pas nécessairement ciblé les oeuvres les plus connues ou les plus attendues de l'auteur (ou pas seulement), et se retrouvent privées de projet dans l'immédiat des séries comme Superior, Starlight ou Chrononauts - on s'était peut-être un peu emballés. Néanmoins, le détail comporte quelques pistes intéressantes, voyez plutôt.
Du côté des adaptations au format sérialisé, on retrouve Jupiter's Legacy. L'oeuvre fleuve de Mark Millar et Frank Quitely avait déjà été évoquée pour une adaptation en télévision et c'était effectivement l'un des candidats garantis d'arriver sur les écrans. Ne serait-ce que pour la qualité générale de cette série, publiée par Image et l'un des derniers chefs d’œuvres véritables de Millar dans ses années récentes.
On ne sait si l'on doit se réjouir du projet néanmoins : l'adaptation est confiée à Steven S. DeKnight, continuateur de Drew Goddard sur Daredevil (pas forcément pour le meilleur) et réalisateur de Pacific Rim : Uprising. Showrunner et réalisateur du pilote, il sera accompagné à la production par Lorenzo di Bonaventura, un autre nom au passif compliqué responsable de la franchise Transformers, G.I. Joe, Red et des films Doom, Shooter ou Salt. Huit épisodes sont prévus pour la première saison.
La seconde adaptation au format épisodique sera American Jesus, une oeuvre moins connue de son répertoire publiée en 2004. Le récit se concentre sur le retour du messie, dans le corps d'un gamin américain de douze ans. Six épisodes sont prévus pour cette production, pilotée les frères Gout, Everardo, surtout connu pour des créations hispanophones telle qu'Aquí en la Tierra ou la série Mars de National Geographic, et son frangin Leopoldo, qui s'est de son coté illustré sur le Molly's Game d'Aaron Sorkin récemment. Tous deux sont annoncés en producteurs exécutifs et showrunners, Leopoldo agissant aussi comme réalisateur.
Côté cinéma, on commence par un film basé sur Huck, mini-série de Mark Millar et Rafael Albuquerque centrée sur une réinterprétation souriante et modernisée de Superman. Le metteur en scène Theodore Melfi, auteur des excellents St Vincent et Les Figures de l'Ombre (Hidden Figures) se chargera de réaliser, assisté à la production par Toby Jaffe (Happy!, Bloodshot).
On poursuit avec une entrée prévisible, l'adaptation de Empress que Mark Millar aura plusieurs fois fait miroiter à ses fans. La scénariste Lindsay Beer, actuellement au travail sur l'écriture de Chaos Walking et Godzilla vs Kong a été nommée à l'écriture, pour ce projet qui n'annonce pas encore de metteur en scène. A la production, Jeff Kirschenbaum de Maléfique - on reste sur une forme de continuité.
Enfin, et c'est une semi-déception, le dernier long-métrage annoncé est en fait adapté d'une oeuvre qui n'a pas encore vu le jour. Baptisé Sharkey the Bounty Hunter, ce nouveau comics de Mark Millar est développé en parallèle du film et raconte comment, dans un univers de science-fiction, un chasseur de prime dans une camionnette de marchand de glace futuriste court après le contrat de vie, avec son sidekick, un enfant de dix ans. La version papier devrait nous parvenir dans le courant de l'année prochaine.
On retrouvera à l'écriture le scénariste Michael Bacall, auteur de 21 Jump Street et de l'adaptation au cinéma de Scott Pilgrim, avec bien évidemment Mark Millar pour convenir avec lui des directions d'ensemble. A supposer, une complémentarité papier et cinéma comme ce fut le cas au moment de Kick Ass.
Le Hollywood Reporter précise qu'il s'agit bien d'une première génération de projets en attendant d'autres annonces dans les années à venir - autrement dit, si votre poulain ne figure pas dans cette liste, la partie est peut-être simplement remise. Pour l'heure, il reste aussi les licences de Marv Films, si cela vous intéresse.