La journée est décidément placée sous le terme des performances économiques. Après les chiffres du weekend d'ouverture du Hellboy de Lionsgate et de la deuxième semaine de Shazam dans les salles de cinéma, le cabinet d'analyse Box Office Pro annonce ses prévisions pour l'ouverture de Dark Phoenix, conclusion de la franchise mutante sous la bannière 20th Century Fox.
Sans grande surprise, au vu du désintérêt général observé sur ce projet, les prévisions placent cette fin de cycle à 40 ou 55 millions sur son premier weekend - période cruciale pour le marché américain, et signe annonciateur de la réussite ou de l'échec d'un film sur toute sa durée de vie.
S'il est arrivé aux équipes de
Box Office Pro de se tromper par le passé, ils ont cependant vu juste dernièrement avec les scores
de Hellboy,
Shazam et
Captain Marvel - qu'il s'agisse donc de lire dans des intestins de cheval mort, d'une offrande rituelle à l'esprit du bison ou d'une bonne vieille boule de cristal bien lustrée, mettons que les gars ont trouvé la technique.
Un départ entre 40 et 50 millions serait un mauvais signe pour la franchise, après l'échec relatif du dernier volet, X-Men : Apocalypse, réalisé par le tristement célèbre chef de file historique, Bryan Singer. Comparativement, les deux films à avoir connu une ouverture à des chiffres aussi bas étaient The Wolverine en 2013, avec 53 millions, et le premier film de la saga en 2000 avec 54 millions. Ramenés à l'inflation du dollar et du prix des places, l'un aurait ramené, en 2019, 58 millions et l'autre 80 millions.
La situation de ce projet en particulier est par ailleurs très atypique, après avoir entamé de longues phases de reshoots qui auraient monté le budget total à près de 200 millions, hors frais de distribution et campagne de promo'. L'un dans l'autre, on aurait envie de dire que tout ça n'est pas bien grave sur le papier : fin de race d'une franchise qui était de toutes façons condamnée à mourir pour renaître - tel le phénix - sous Marvel Studios, le succès ou l'insuccès économique du film de Simon Kinberg n'aura aucun impact sur le destin des X-Men au cinéma.
Du côté de la Fox, le studio ne risque pas grand chose, surtout pas en interne. A partir du moment où les personnes aux commandes du tournage et des principales décisions qui ont mené à ce piètre engouement public ont, pour la plupart, évolué ou quitté la structure suite au rachat de Disney et ses 4000 licenciements, additionnés aux différents changements de postes. En résumé, un constat de type "foutu pour foutu" qui ne risque pas de changer grand chose pour personne, sinon pour les fans qui verront avec ce projet s'achever une saga de presque vingt ans.