Pendant que certaines entreprises considèrent encore les artistes comme de simples salariés interchangeables, d'autres investissent gros sur un nom, une signature. Phil Lord et Chris Miller ou encore Drew Goddard, nombreux auront été les créateurs et créatrices à se placer dans les écuries internes de certains distributeurs fortunés, pour les fameux "overall deal" ou "first look deal" dernièrement, quand les géants de la culture cherchent à fortifier leurs catalogues à l'aube d'une ample guerre pour le partage des abonnés.
Patty Jenkins, de son côté, file chez
Netflix pour un contrat de trois ans annoncé à dix millions de dollars. La réalisatrice, propulsée par le succès de
Wonder Woman, devrait se concentrer sur la création de séries télévisées pour la plateforme. Aucun nom ou projet précis n'est annoncé pour le moment, mais après
de nombreux investissements dans le domaine des adaptations, il serait étonnant pour
Netflix de ne pas capitaliser sur la popularité de
Jenkins dans le domaine des super-héroïnes. Le
Millarworld ne manque pas de personnages féminins importants.
Dans le cas contraire, on pourrait se marrer de constater que le cinéma de super-héros ne serve finalement que de rampe de lancement à des créatifs qui partent ensuite s'adonner des créations plus sincères. Réussir un succès grand public fait de héros costumés et de grosses bagarres d'envergure, pour devenir une célébrité incontournable et faire son trou à Hollywood en vue de partenariats plus intéressants. Les retombées artistiques seraient bonnes à prendre dans l'absolu, mais sur le plan des fans, on en viendrait à se demander si la culture comics n'est pas devenue une simple agence publicitaire pour les carrières des uns et des autres.
Il serait d'ailleurs de savoir si cette nouvelle embauche viendra mettre des bâtons dans les roues d'un éventuel
Wonder Woman 3,
déjà évoqué par la cinéaste. On imagine que
Warner Bros., après la réussite commerciale du premier volet, aura réévalué le contrat de
Jenkins à la hausse et prévu d'autres participations - avec trois ans d'écart entre les deux films dédiés à
Diana, on aurait cependant envie de dire que les fans ont appris à prendre leur mal en patience.
Wonder Woman 1984 est attendu pour juin 2020.