Pour le début d'année, l'artiste Juni Ba s'intéresse au singe. L'animal, ou les rations de viande dans les paquetages des troupes de l'armée française, si mauvaises que les soldats avaient pris l'habitude de les affubler de cet affectueux surnom. Ou les deux à la fois. Ou alors pas du tout. En résumé, Juni Ba parle de viande, de singe, de viande de singe, dans la série Monkey Meat ('voyez, ça se traduit tout pareil) chez Image Comics, un nouveau projet original attendu pour le début d'année.
Monkey Business
Repéré pour son travail sur Djeliya chez TKO Studios et embauché depuis chez DC Comics, le coup de crayon de Juni Ba commence à faire parler de lui. Artiste virtuose, le bonhomme s'intéresse à une satire de la consommation avec une sorte de dystopie alimentaire (petit sous-genre dans la bande-dessinée généralement surprenant) : la Monkey Meat Company a bâti sa fortune sur la vente de viande de singe en conserve à l'international, et profité de cette réussite pour financer toute une série d'inventions farfelues. Reclus sur leur île, un enfer ultracapitaliste aux portes de la magie occupé par d'authentiques démons, les pontes de l'entreprise finissent par ouvrir leurs portes aux touristes le temps d'un safari unique en son genre.
A la croisée des influences, ce synopsis évoque une version distordue de
Charlie et la Chocolaterie, croisée avec l'inventivité dégueulasse de
John Layman et
Rob Guillory dans
Chew ou
Farmhand, sur une esthétique pop à la
Gorillaz ou
Gendy Tartakovsky. En résumé, un bon gros mélange de bons emprunts pour canaliser une critique du capitalisme et de l'industrie agroalimentaire. Tout est plus cool dès lors qu'on ajoute des singes de toutes façons (sauf le
Magicien d'Oz, les singes n'ont pas d'ailes, c'est n'importe quoi).
Premier numéro attendu pour le 5 janvier 2022.