Alors qu'il avait été décalé à plusieurs reprises, et que la défense avait tenté de faire annuler sans succès, le procès de l'acteur Jonathan Majors échoit d'un verdict. Un jury a délibéré près de quatre heures réparties sur trois journées, selon les informations rapportées par l'ensemble de la presse américaine, comme le Hollywood Reporter. Sur les quatre chefs d'inculpation, le comédien est reconnu coupable de deux d'entre eux, à savoir coups et blessures, et harcèlement. Les chefs d'accusations mettant en cause une préméditation n'ont eux pas été reconnus.
Pour résumer l'affaire : au mois de mars dernier, Jonathan Majors était arrêté par la police et inculpé des quatre chefs d'accusation évoqués en introduction. En cause : ce dernier avait retrouvé dans son appartement ce qui était alors sa petite amie, Grace Jabbari, inconsciente, et la police appelée sur les lieux avait pris la décision d'arrêter le comédien en voyant sur le corps de la femme des marques manifestes de violences conjugales. C'est à l'hôpital que la concernée s'était ensuite mise à témoigner sur ce qu'il s'était passé entre les deux, et les faits du procès concernent une dispute de couple ayant débuté dans une voiture privée (un taxi façon Uber), après que Jabbari ait vu un message sur le téléphone de Majors qui aurait entraîné une réaction jalouse - et la situation ayant vrillé hors de contrôle par la suite.
Les trois premiers chefs d'accusation concernent ce qui est arrivé dans cette voiture (soit coups et blessures, coups et blessures avec préméditation/intention, ainsi que harcèlement aggravé). Le quatrième chef d'accusation, celui de harcèlement, concerne le moment où Majors a repoussé son ex-compagne dans la voiture alors qu'elle essayait d'en sortir. Une vidéo a fait le tour du web au cours des dernières semaines, sur laquelle on voit en effet l'acteur repousser Grace Jabbari dans la voiture concernée, avant que cette dernière ne suive Majors dans plusieurs rues. Des vidéos qui, hors contexte, ont suffi à ce que certains mettent en doute les propos de Jabbari pour faire passer Jonathan Majors pour une victime - soit la ligne de défense employée par les avocats de la célébrité.
En conséquence, le jury a estimé qu'il y avait suffisamment de preuves pour affirmer sans aucun doute que Jonathan Majors a bien agressé son ex-compagne, mais qu'il n'y avait pas d'intention au-préalable ; en d'autres termes, des faits de violence conjugales d'une terrible banalité et qui n'épargnent jamais les sphères des stars (le même type de violence qui amènent au terrible sort vécu par Marie Trintignant). En outre, les faits du procès ont été présentés en parallèle d'autres incidents entre les deux personnes pour situer le contexte, qui atteste visiblement d'un comportement abusif et manipulateur - Majors ayant empêché sa compagne d'aller à l'hôpital après une blessure en septembre 2022, pour ne pas "que des questions soient posées".
Le premier verdict ne permet pour l'instant pas d'établir une sentence, puisque cette dernière sera décidée d'ici le mois de février 2024. Selon le Hollywood Reporter, Majors risque jusqu'à un an de prison. Le verdict n'en reste pas moins on ne peut plus important - et pour en revenir à ce qui nous concerne et ce pourquoi nous avions suivi cette affaire jusque là : pas une fois un représentant de Marvel Studios ne s'est publiquement prononcé sur l'affaire, pas même pour apporter un soutien à la victime ou une formule de bienséance de type "nous condamnons toute forme de violence faites aux femmes", et l'entreprise a fait comme si de rien n'était vis-à-vis de l'importance de l'acteur au sein de productions récentes, comme la seconde saison de Loki. Il apparaît à l'heure de cette nouvelle que ce silence ne sera plus tenable dans la sphère du divertissement. De quoi renvoyer à ce qui doit se discuter en interne depuis maintenant de nombreuses semaines...
