Ce n'est une nouvelle pour personne : les critiques dans leur ensemble n'ont rien trouvé à sauver au récent Madame Web - et de notre côté, il ne s'agit que d'une pierre de plus dans un univers famélique pensé par des producteurs pour capitaliser sur des personnages d'une licence adulée du public (Spider-Man) sans pouvoir mettre le super-héros en question dedans. Et si le film de SJ Clarkson aurait pu tirer parti de ses personnages pour proposer quelque chose de réellement différent, ce n'est pas - et de loin - le résultat qui a émergé en salles ; et cette fois-ci, le public n'a pas été dupe. En interview, l'actrice Dakota Johnson se montre extrêmement lucide quant aux retours négatifs sur le film, attestant de problèmes plus vastes qui ne touchent pas que le cinéma de super-héros, mais l'industrie hollywoodienne et les plateformes de streaming dans leur ensemble.
Après avoir assuré la tournée de presse parmi les plus étranges qui nous a été donné de voir, Dakota Johnson est revenu en interview auprès de Bustle sur les retours négatifs, le média lui ayant demandé si elle avait été embêtée par les mauvaises critiques. Affirmant que sur le cas Madame Web, elle ne peut se permettre de prendre quoique ce soit trop au sérieux, elle répond : "malheureusement, je ne suis pas surpris de la direction que l'ensemble a pris". Puisque le média lui demande la raison de cette pensée, elle va plus loin dans son discours :
"Il est si difficile de faire des films, et lorsque ces gros films sont en production - et ça arrive maintenant aussi avec les petits films, ce qui m'effraie vraiment - des décisions sont prises par des comités, et l'art ne s'en sort pas bien lorsqu'un comité s'en occupe. Les films sont fait par des réalisateurs et toute une équipe d'artistes autour d'eux. On ne peut pas faire de l'art en se reposant sur des chiffres et des algorithmes. J'ai longtemps ressenti que le public est très intelligent, et les exécutifs ont commencé à penser que ce n'est pas le cas. Le public sera toujours capable de sentir la merde. Même si on commence à faire des films par IA, il n'y a pas un putain d'humain qui aura envie de voir ça.
Mais faire ce film a été une véritable expérience. Je n'avais jamais fait quelque chose de la sorte auparavant. Je ne ferai probablement plus. jamais quelque chose comme ça car ce n'est pas un monde pour moi. Je le sais à présent. Mais parfois dans cette industrie, on signe pour quelque chose, et au cours de la production, ça devient quelque chose de complètement différent, et vous vous dites "attendez, quoi ?". Cette expérience a été très enrichissante, et bien sûr que ce n'est pas agréable de faire partie d'un projet qui se fait démonter, mais je ne peux pas dire que je ne comprends pas."
Puisqu'il aura déjà été abordé à de multiples reprises que Madame Web a été pris de multiples réécritures, puisqu'il a été constaté en salles que les répliques d'Ezekiel Sims ont été modifiées en post-synchro à tel point qu'on ne voit pas Tahar Rahim dire ce qu'il est censé dire, les preuves allant dans le sens d'un proto-film qui n'a pas grand chose à voir avec celui sorti en salles sont déjà présentes. Le discours lucide de Dakota Johnson n'a par ailleurs pas grand chose de si nouveau, et peut être appliqué à un nombre de productions bien plus importantes que les seuls "films Marvel" ; à voir si l'ensemble de l'industrie arrivera à se remettre en question ? Marvel Studios semble avoir pris conscience de quelque chose. Sony Pictures, c'est à vous.