Cette année,
Godzilla fête ses soixante-dix ans. Le personnage a déjà eu droit à quelques annonces pour accompagner cette période de fête : un numéro
en forme d'hommage géant par certains des grands talents de l'industrie des comics, de nouveaux titres
à base de skateboards et de robots, et même un mois thématique
de couvertures variantes chez Marvel. Mais l'année n'est pas terminée, et les éditions
IDW Publishing, qui détiennent les droits d'édition de la créature aux Etats-Unis, ont prévu une belle surprise en guise de cadeau d'anniversaire : une mini-série en trois numéros de quarante pages signée par le grand
Tom Scioli :
Godzilla's Monsterpiece Theatre !
Godzilla : The Great American Novel
Comme à son habitude, l'artiste, connu pour son travail sur les projets Fantastic Four : Grand Design, Transformers vs G.I. Joe et American Barbarian, a opté pour une approche innovante, ludique, en prenant un peu de distance avec les codes classiques de la fiction des monstres géants. Plutôt que d'écrire et de dessiner une histoire dans laquelle deux grosses bêtes se tapent dessus en renversant des immeubles, Scioli se propose d'imaginer un crossover somme toute assez unique : Godzilla va rencontrer Gastby le Magnifique, Sherlock Holmes et le chrononaute de La Machine à Explorer le Temps. Trois créations littéraires signées Francis Scott Fitzgerald, Arthur Conan Doyle et H.G. Wells.
L'objectif du dessinateur est d'imaginer une histoire à laquelle personne n'aurait encore pensé, ou reprendre ses propos exacts, un comics qu'il avait "envie de lire" mais que "personne n'avait fait jusqu'ici". Partant de ce constat, Tom Scioli s'embarque donc dans un caprice personnel qui permettra à Godzilla de faire un peu de tourisme. Pour le premier numéro de Godzilla's Monsterpiece Theatre, la bête va donc se frotter au mystérieux Jay Gatsby. Sauf que si celui-ci est un millionnaire mystérieux et obsédé par l'amour d'une femme dans le roman de Francis Scott Fitzgerald, Scioli le présente plutôt comme le meneur d'une petite armée privée qui part combattre l'arrivée du monstre sur les côtes américaines. Pourquoi ? Pourquoi pas !
"Ce projet en trois numéros s'ouvre en 1922, avec l’une des fêtes légendaires de Jay Gatsby. Mais voilà : les réjouissances vont attirer l’attention du lézard géant lui-même. Alors, plutôt que de chercher à courtiser la belle Daisy Buchanan, Gatsby doit empêcher cet adversaire titanesque de démolir son domaine ! La série se poursuivra ensuite avec d'autres icônes littéraires du XIXe et du XXe siècle, qui feront équipe contre Godzilla."
Grand érudit, l'artiste fait bien les choses : les deux couvertures sont des hommages directs avec, d'un côté, un clin d'œil évident à la célèbre devanture de Fantastic Four #1, et de l'autre, un clin d'oeil au travail de l'illustrateur Francis Cugat pour la première édition de Gatsby le Magnifique. Avec son humour habituel, le créateur précise son projet :
"Je rêve de faire un comics Godzilla depuis toujours. Certains de mes premiers souvenirs renvoient à Godzilla. J'ai toujours voulu porter le costume de Godzilla et renverser des buildings en carton, marcher sur des chars en plastique. La première fois que je suis allé au muséum d’histoire naturelle, j’ai été déçu de voir que les dinosaures étaient en fait de toutes petites tailles. Je pensais qu’ils étaient plus grands que des gratte-ciels comme Godzilla.
Ce projet est peut-être la BD ultime. Godzilla s'attaque à un concours de danse. Il y a une poursuite en bateau. Des poursuites en voiture. Des chevaux sauvages. Des sous-marins. Des détectives. Tout cela pendant que Godzilla se lance sur la voie de la destruction et de la violence !"
Ca donne envie, non ? Premier numéro attendu pour le mois d'octobre 2024 avec deux variantes de Jim Rugg et Jim Mahfood.