Alliance Entertainment annule son rachat de Diamond Comics

Retournement de situation inattendue dans le suivi de l'affaire de la faillite de Diamond Comics. Alors que le distributeur se voyait a priori "sauvé" par le rachat à la suite d'une mise en vente aux enchères d'une majeure partie de ses activités de distributeur par un autre spécialiste de la distribution, Alliance Entertainment, voilà que ce dernier vient d'annuler sa décision. Laissant à d'autres entreprises potentiellement intéressées la voix libre pour renchérir ?

Here we go again

C'est donc avec grande surprise que le monde apprend qu'au final Alliance Entertainment ne rachètera pas Diamond Comics. L'entreprise a émis un formulaire au Securities and Exchange Commission des États-Unis, affirmant qu'au 24 avril a été envoyée à Diamond Comics la notification que leur offre de rachat était annulée, sans qu'une raison officielle n'ait été donnée par le directeur d'Alliance Entertainment, Bruce Olgivie. Ce dernier a décliné, à l'heure de rédaction de cet article, tout commentaire à un quelconque média anglophone. 

Cependant, une raison peut être trouvée en remontant le fil des dernières semaines, car depuis l'annonce du rachat par Alliance Entertainment, il s'est en réalité passé déjà quelques remous - que nous n'avions pas relayé par manque de temps et parce qu'il s'agit malgré tout d'une actualité très business dont nous ne sommes pas sûr qu'elle intéresse le lectorat. Pour faire simple : 

• Alliance Entertainment, lors de la mise aux enchères des activités de Diamond Comics, était l'enchérisseur le plus important avec une offre à 72 M$ ; cette dernière n'incluait en revanche pas la totalité des activités du groupe Diamond, et mettait de côté notamment Diamond UK (qui traite la distribution des comics au Royaume-Uni et d'autres pays de l'Europe). 

• En seconde position, Universal Distribution et une entreprise appelée Ad Populum se sont positionnés avec une offre à 69 M$, le premier récupérant Diamond UK, et le second le reste des activités de Diamond (avec les toys, etc.). 

• Bien que le rachat par Alliance Entertainment avait été annoncé officiellement en grandes pompes, même par Diamond Comics eux-mêmes, quelques jours plus tard, on apprenait que finalement Diamond souhaitait accepter l'offre d'Universal Distribution et Ad Populum, quand bien même Alliance avait proposé plus. Aucune raison n'avait été invoquée, mais il est aisé de supposer que les dirigeants de Diamond souhaitaient simplement que l'intégralité de leurs activités (Diamond UK compris) soit repris. 

• En conséquence de quoi, Alliance Entertainement a attaqué Diamond en justice pour contester leur décision d'accepter l'offre des enchérisseurs qui n'étaient arrivé qu'en seconde position. La justice avait par ailleurs tranché en faveur d'Alliance, et avait sommé Diamond d'accepter leur offre comme initialement annoncé. 

Autrement dit, l'explication la plus logique serait de voir dans la décision d'Alliance d'annuler leur rachat une forme de vexation à la suite de la tentative de Diamond de se défiler de leur offre d'achat. Ce qui laisserait désormais le champ libre à Universal Distribution et Ad Populum de pouvoir racheter le distributeur, si telle est toujours leur intention. À n'en pas douter, le feuilleton Diamond Comics ne semble pas encore tout à fait terminé... 

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