Le premier épisode de X-Men : Schism a de nombreuses qualités. L'une d'elle étant que son scénariste, Jason Aaron, y prend son temps pour poser les bases de l'histoire. Quand on n'a que cinq numéros alloués pour changer la face du monde mutant, il y a de quoi prendre peur et se lancer immédiatement dans l'action. Autant il s'agissait d'une qualité il y a un épisode de ça, dans ce deuxième numéro la situation devient inquiétante. Cyclope et Wolverine vont se déchirer sous les yeux d'une sentinelle géante d'ici trois numéros. On est loin d'y être.
Le premier défaut de ce second chapitre de Schism est l'inutilité et la lourdeur de certaines scènes. En première ligne, la haine déchaînée vis-à-vis de Ahmadinejad. La situation pouvait être comique dans les pages de X-Men : Schism #1. Ici, c'en est juste pesant. Trois pages sont dédiées uniquement à l'humiliation du dictateur Iranien. Si elles peuvent toujours faire sourire quelques uns, elles n'apprennent rien qui ne soit déjà dit ailleurs dans le numéro.
En parlant de pages perdues. Quatre planches se penchent sur de nouveaux teenagers apparemment surdoués et dotés de capacités surhumaines. Autant la découverte du jeune Kilgore avait quelque chose de plaisant, ici on verse dans la caricature. Nous sommes très loin de la pléthore de membres de la Red Right Hand qui nous sont présentés ces temps-ci dans chaque numéro du Wolverine du même Aaron. Chacun d'entre eux présente un côté humain auquel il est aisé de s'identifier. Les nouveaux venus dans les pages de Schism en sont tout simplement aux antipodes. Une bonne page bien tassée aurait suffit à introduire ces chérubins dont l'apparition ne garantit rien de bon pour l'avenir.
Restons sur les personnages ratés. Kid Omega en prend décidément pour son grade. Sous-exploité lors de l'épisode précédent, on est maintenant face à un personnage simplement pathétique. Outre le trait de Frank Cho qui ne lui rend pas justice, il est présenté comme un punk dégénéré et pleurnichard, incapable de saisir les conséquences de ses actions. On est loin du personnage brillant et influent de l'époque Morrison.
Poursuivons sur la prestation de Cho. Après un premier numéro expédié par un Carlos Pacheco qui avait certainement un train à prendre, il semblerait qu'une compétition à la médiocrité ait eu lieu entre les différents dessinateurs précédant Adam Kubert qui illustrera l'affrontement final. Après le Logan obèse de Pacheco, voici venu le Scott rachitique de Cho ! Chétif au possible, le leader mutant semble avoir laissé ses pupilles au placard avec ses muscles.
La
seule force de ce deuxième chapitre ? La conversation qu'échangent
Wolverine et Idie. Ce dialogue tient en une page, la seule vraiment
digne d'intérêt. Le malaise ambiant permet d'entrevoir le rôle que
va certainement jouer la jeune mutante. Bien qu'il semble évident
que les deux numéros de Generation Hope qui feront office de tie-ins
à l'event prendront le temps de s'attarder sur ce personnage clé,
nous gratifier de sa présence sur quelques cases supplémentaires
aurait été appréciable.
X-Men :
Schism #2 fait très peu avancer le schmilblick. Les rares éléments
d'intrigue dignes d'intérêt auraient très bien pu être intégrés
au premier numéro plus overprized que oversized. Les nouveaux
personnages que Aaron a décidé de nous présenter ont pour le
moment l'air des plus dispensables à l'histoire. La trame aurait
certainement gagné à s'arrêter sur des personnages déjà connus
et plus centraux. Pour finir, le trait de Frank Cho n'arrange rien et
déçoit quand on sait qu'il n'avait qu'un seul épisode à assurer.
Les plus : les quelques phrases lâchées par Idie à Wolverine
Les moins : le Cyclope ignoble de Frank Cho
le manque de charisme des nouveaux personnages introduits par Jason Aaron
le temps perdu à humilier Mahmoud Ahmadinejad
Kid Omega qui gagnerait à être mort
Notes
Scénario : 1/5
Dessin : 1/5
Globale : 1/5