Terre 616 : Pas grand chose à dire à son sujet.
C'est le "vrai" monde Marvel. La grande majorité des
histoires que vous pourrez lire s'y passent. Ici le Spider-Man
original n'est jamais mort. D'autres héros ont cependant eu moins de
chance. Captain America notamment. Mais il est revenu. Comme à peu
près tous ceux qui ont trouvé la mort sur la Terre 616 en fait...
Fait autrement important au sujet de cette réalité : tous les
personnages qui foulent le sol de cette Terre n'en sont pas forcément
originaires. Hein ?! On y arrive.
Days of Future Past : En 1981, la série The Uncanny X-Men est scénarisée par Chris Claremont et dessinée par John Byrne. Le duo est parvenu à en faire une série phare. Ce tour de force, ils l'ont réussi notamment en révolutionnant la série au moyen de la Saga du Phénix Noir. Peu de temps après cette saga incontournable (oui néophyte, ceci est une invitation à la lecture), les compères remettent le couvert le temps de deux épisodes. Days of Future Past est donc un arc narratif qui nous présente un futur où il ne fait pas bon être mutant. Suite à l'assassinat d'un sénateur anti-mutant par des mutants, ils sont traqués, exécutés, ou au mieux enfermés dans des camps. Afin de réécrire l'histoire, une X-Woman, Kitty Pride, va entrer en contact avec une version plus jeune d'elle-même (celle que les lecteurs suivent alors) afin que les X-Men empêchent l'assassinat du sénateur. Une fois chose faite, la femme du future rejoint son époque. Bien qu'ayant évité le pire pour nos héros, son monde n'a pas pour autant disparu. Maintenant devenue la Terre 811, cette réalité alternative est restée dans le cœur des fans. Si bien que des personnages de ce futur apocalyptique viendront s'installer par la suite en Terre 616. C'est le cas de Rachel Summers ou encore du méchant Nimrod.
Age of Apocalypse : Encore une histoire de voyage dans le temps et d'histoire mutante altérée. D'une toute autre ampleur que Days of Future Past, les évènements contés dans ce crossover ont toujours des répercussions aujourd'hui. Tout commence en 1995. Legion, le fils du professeur Charles Xavier (fondateur des X-Men), prend la décision de remonter le temps (Oui Môssieur !) afin de tuer Magnéto, convaincu que la disparition du super-vilain permettra à son père de réaliser son rêve de coexistence pacifique entre humains et mutants. Manque de pot, il débarque à une époque à laquelle Xavier et Magnéto sont encore amis. Charles s'interpose donc et meurt. Legion quitte aussitôt les lieux et laisse derrière lui une réalité altérée qui sera plus tard désignée comme la Terre 295, plus connue sous le nom d’Ère d'Apocalypse. Pourquoi ce nom ? Eh bien parce qu'Apocalypse, un puissant mutant aux délires psychotiques hégémoniques, profite du drame pour mettre en branle son plan machiavélique de conquête du monde. Arrêté par les X-Men dans la "vraie" chronologie, il prend ici le contrôle du monde. Contrairement à la réalité de Days of Future Past, ce ne sont donc pas les mutants qui sont traqués ici, mais les humains. Pas de camp de concentration pour eux ceci étant dit. Extermination pure et dure. Face à cette horreur, Magnéto, toujours vivant prend la tête d'une équipe de X-Men qui tiendra tête à Apocalypse et ses sbires. Nombreux sont les transfuges de cette réalité vers la Terre 616. Les deux plus connus étant une version diabolique du X-Man le Fauve, nommé pour l'occasion Dark Beast, et Nate Grey, fils artificiel de Cyclope et Jean Grey, tout simplement le mutant le plus puissant tous univers confondus.
Exilés : Un autre personnage rescapé de l’Ère d'Apocalypse ne s'est pas dirigé vers la Terre 616, mais en a visité bien d'autres. Blink, femme à la peau rose ayant le pouvoir de téléporter à peu près tout ce qu'elle veut sur de grandes distances. X-Man aux côtés de Magnéto dans sa réalité, elle va finir à la tête d'une équipe composée de héros de différentes dimensions voyageant d'une Terre à l'autre afin de remplir des missions spécifiques. Avec un concept on ne peut plus calqué sur la série T.V. Sliders, Les Exilés a permis à ses auteurs de manipuler des personnages emblématiques sans jamais avoir à tenir compte de leur background et faire ainsi découvrir aux lecteurs de nombreuses réalités alternatives. Le temps d'un épisode tout était possible. Non seulement l'équipe visitera à plusieurs reprises la Terre 616, mais deux personnages de cette réalité ont intégré l'équipe à un moment. Psylocke et Sage. Encore des mutantes...
What If...? : L'idée de présenter une version différente de l'histoire de nos héros à chaque numéro n'a cependant pas attendu l'arrivée des Exilés. Seul le concept d'équipe voyageant d'un monde à l'autre était vraiment nouveau. En effet, dès 1977 apparaît la série What If...?. Le principe est on ne peut plus simple. A chaque épisode, la réponse à une question simple est donnée en image. Par exemple, le premier numéro de la série était intitulé What If... Spider-Man joined the Fantastic Four ?. Depuis quelque temps, chaque gros crossover a son What If... ? explorant différentes tournures que les événements auraient pu prendre.
Marvel 1602 : En 2001, Marvel approche l'auteur Neil
Gaiman afin qu'il écrive pour eux. Deux ans plus tard, naîtra la mini-série Marvel 1602 dessinée par le très bon Andy Kubert
et mise en couleur par le non moins bon Richard Isanove. L'idée est
des plus simples : imaginer ce qu'auraient été les premiers
héros Marvel en 1602. Bien reçue par le public, cette série à
entraîné trois nouvelles mini-séries. 1602 : Le nouveau
monde, suite directe au récit de Neil Gaiman, Marvel 1602 :
Fantastik Four et Spider-Man : 1602 s'arrêtant sur
les aventures de ces personnages. Le Hulk de ce monde a aussi eu
droit à une courte histoire. Cette Terre est la 311.
Noir :
Quelques années plus tard, Marvel remet le couvert. Cette fois, la
maison d'édition jette son dévolu sur les années 1930 et les
standards des magazines pulps et des films noirs chers à l'époque.
Ici pas de place pour les super-pouvoirs. Le tout se veut aussi
réaliste que possible. Ainsi, les X-Men y sont une bande de
sociopathes. Contrairement à Marvel 1602, il ne s'agit pas ici d'une
seule mini-série à travers laquelle le lecteur peut croiser divers
personnages, mais de plusieurs mini-séries estampillées Noir. Seule
celle consacrée Deadpool se déroule pendant les années 50 et est
estampillée Pulp. Spider-Man et les X-Men ont connu des suites à
leur aventure originale : Spider-Man Noir : Eyes Without a
Face et X-Men Noir : Mark of Cain. Le Punisher, Luke Cage,Daredevil et Iron Man ont aussi leurs alter-égos noirs.
2099 : Pendant quelques années, une série de titres estampillés 2099 ont vu le jour. Ces séries ont conté les histoires des successeurs de nos héros dans un futur alternatif en 2099. Les lecteurs ont ainsi eu droit à la version 2099 de Spider-Man, du Punisher, des Fantastic Four, de Hulk et bien d'autres. Spider-Man 2099 finira par rejoindre les Exilés qui le croiseront lors d'un passage sur cette Terre, la 928.
MC2 : Le numéro 105 de la série What if...? a vu la création d'un univers parallèle qui survivra éditorialement à cet épisode. Cette première histoire située dans l'univers MC2 (Marvel Comics 2) suivait la fille de Spider-Man combattant le mal sous l'identité de Spider-Girl. Là où ça devient intéressant, c'est que l'histoire prend place de nos jours et non dans un futur lointain. En effet, dans ce monde les super-héros sont apparus une quinzaine d'années plus tôt que sur la Terre 616. Ce choix éditorial n'est pas anodin. Dès la parution du What If...?, les pontes de Marvel savaient où ils allaient. Très vite, une série de parutions prenant place sur cette Terre (la 928) voient le jour. Le choix de situer ces histoires à notre époque a pour but de permettre au lecteur de se sentir concerné par l'histoire. Parmi ces titres, seul celui consacré à Spider-Girl survit et connait une vraie vie éditoriale. On y suit ainsi ce personnage pendant 100 épisodes avant l'interruption de la série. On recroisera le personnage dans les pages de divers titres consacrés à la Spider-family. L'univers MC2 affichait, rien qu'à travers son nom, sa volonté de s'adresser à un nouveau lectorat en proposant des histoires modernes sans se fatiguer avec 40 ans de continuité. Malgré l'échec commercial de la ligne, Marvel tient les bases de son prochain succès.
Ultimate : 2001. (Attention spoilers!) Nous y sommes. Marvel
vient de concevoir l'univers parallèle ultime. Vous n'avez jamais lu
un comic-book de votre vie ? Qu'à cela ne tienne !
Ici Peter Parker a 16 ans. Il se fait mordre par l'araignée à l'origine de ses pouvoirs sous vos yeux. Et on ne parle pas du Peter Parker
binoclard des années 60. Non. L'histoire se déroule de nos jours.
Il ne s'agit pas d'une mini-série. Comme pour Spider-Girl, le titre
est parti pour durer. Il est très vite rejoint par Ultimate X-Men
et The Ultimates (l'équivalent des Avengers). Les histoires
sont barrées, décomplexées et se jouent des codes. Le lecteur ne
peut jurer de rien. Ici la mort est définitive et peut s'abattre sur
n'importe qui. La preuve la plus parlante, Spider-Man. C'est sa
version Ultimate qui s'est fait abattre il y a peu et qui va être remplacée dès ce mois-ci. Du fait que tout y soit permis,
pour qu'un auteur ait le droit de poser les mains sur cet univers, il
doit avoir fait ses preuves par le passé. La recette a permis de
produire un âge d'or des plus brillants pour cette ligne. S'en est
suivi une période creuse qui a contraint de nombreux lecteurs à
tourner la page. Cependant, tout n'est pas perdu pour l'univers
parallèle le plus fourni de la Maison des Idées (doux sobriquet
donné à Marvel). Les titres Ultimate prennent dès ce
mois-ci un nouveau tournant éditorial qui annonce un retour aux
sources des plus attendus par les lecteurs. Marvel joue gros sur ce
coup. L'avenir nous dira si la maison d'édition parviendra à
redonner de sa superbe à cet univers où tout est permis, celui de
la Terre 1610.
Marvel Zombies : Tout commence dans le numéro 21 de Ultimate Fantastic Four (UFF). On y apprend que Ultimate Reed Richards (Monsieur Fantastique) communique avec le Reed Richards d'une autre dimension, et ce depuis un petit moment. Lorsqu'il décide d'enfin aller rendre visite à son homologue, il se rend très vite compte qu'il a été leurré. Arrivé dans une dimension dans laquelle un virus a transformé les super-héros en créatures surpuissantes assoiffées de chair et de sang, il va tout faire pour survivre aux côtés de Magnéto, dernier surhumain encore sain qui s'est reconverti en protecteur de ce qu'il reste de l'humanité. A la fin de cet arc en trois parties scénarisé par Mark Millar, les versions zombifiées des 4 Fantastiques finiront enfermées par leurs Ultimate alter-égos dans une cellule. Quelques numéros plus tard, Millar réutilisera les quatre monstres dans les pages de UFF 30 à 32. Plus important, le scénariste Robert Kirkman, à qui l'on doit le désormais célèbreThe Walking Dead, reprendra les Marvel Zombies le temps d'une mini-série se déroulant directement après les évènements de UFF #21-23 sur la Terre infestée (la 2149). Le succès de cette mini-série permettra à de nombreuses suites de voir le jour. On assistera ainsi au début de l'épidémie, à un affrontement épique entre Ash Williams (le héros des films Evil Dead !) et les zombies, ou encore à une virée des monstres sur la Terre 616 !
Avant : Chez DC, c'est différent. L'éditeur a toujours eu du mal à se dépatouiller à travers sa ligne éditoriale. En 1985 la décision fut prise de se débarrasser de tous les univers parallèles développés jusqu'alors et des les unifier en un seul de façon à réécrire la continuité d'un univers alors vieux de 50 ans. Pour se faire, la série Crisis on Infinite Earths est lancée et les lecteurs n'entendront plus parler de multivers pendant quelques années. Mais voilà, outre le fait que certains personnages à travers divers publications manifesteront la conscience de l'existence antérieure de différents mondes, une série d'histoires estampillées Elseworlds parurent par la suite. Pas loin du concept du What if...? de chez Marvel, ces one-shots et mini-séries décrivaient, selon DC, des événements qui "auraient pu" se produire, mais qui ne prenaient place dans aucun véritable monde. A titre d'exemple, le très bon Superman : Red Son que nous vous conseillons dans notre article sur les incontournables DC en est. Finalement, sans entrer dans des considérations dont un nouveau lecteur ne devrait s'affubler, DC a décidé de réintégrer officiellement l'existence de différents univers. 52 pour être précis. La création de ces 52 mondes différents se fit à la suite d'un crossover, suite lointaine de Crisis on Infinite Earths, appelé Infinite Crisis. Ainsi, chacun des univers décrits à travers Elseworlds est maintenant un monde parallèle officiel.
Maintenant : Seulement voilà, DC a pris la décision de tout remettre à plat (pour changer...) et de relancer toutes ses séries (plus ou moins) à zéro. Une nouvelle continuité est mise en place, si bien que tout lecteur n'ayant jamais touché un comic-book peut débouler dans un comic-shop, prendre le nouveau premier numéro de la Justice League et le dévorer sans ne rien connaître de l'univers DC (Qu'est-ce que vous attendez ? Courez-y !). En somme, c'est la recette Ultimate de chez Marvel mais appliquée à l'univers principal de DC. Quid des 52 univers parallèles dans ce nouveau monde ? Pour le moment, difficile de répondre de façon précise à cette question, mais voici un élément de réponse. Avec le remaniement de leur univers, DC a pris l'apparente décision de supprimer certains personnages. Jusqu'à il y a peu, nous pensions que l'équipe connue sous le nom de JSA (Justice Society of America) allait disparaître pour de bon. C'était sans compter l'annonce récente des pontes de DC révélant que les lecteurs pourraient les retrouver sur une Terre différente, Terre-2. Ainsi, nous assistons à la ré-émergence d'un multivers, peut-être cette fois plus contrôlé.
