Comme son frère jumeau, Les Indispensables DC réalisé par Bigor, ce dossier revient sur les sagas inévitables dans l'univers Marvel. Avec bien sûr une certaine subjectivité due au fait que l'on ne peut guère être exhaustif tant nombres d'histoires, parues tout au long des 50 ans de l'histoire de la Maison des Idées, mériteraient de rentrer dans cette liste, mais celles-ci on vous l'assure, c'est le must du must.
Marvels
Cette mini-série est un point d'entrée idéal dans l'univers Marvel puisque l'histoire résume les événements survenus depuis les années 40 jusqu'à la fin de l'époque rêvée du Silver Age, en 1973. En effet, on suit Phil Sheldon qui a un point de vue privilégié sur les super-héros de par son travail de reporter qui décrit l'évolution du monde autour de lui suite à l'apparition des super-héros juste avant la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à l'événement traumatisant qui va mettre un terme au travail de Phil en passant par l'arrivée des Quatre Fantastiques qui vont marquer une nouvelle effervescence dans les années 60.
La mini-série en quatre épisodes est écrite par Kurt Busiek, qui est sans doute l'un des écrivains qui connaît le mieux l'histoire des comics, un avantage certain pour ce type d'histoire. Tout en résumant plus de 30 ans d'histoires, il nous présente une histoire d'une grande sensibilité et d'une grande humanité. Car on rentre dans la peau d'un homme ordinaire qui se voit confronté à ces surhommes et tout le changement que cela implique pour son environnement privé et public. Et là où cette oeuvre rentre dans une dimension quasi exceptionnelle, c'est à travers les peintures d'Alex Ross, qui avec un ultra réalisme et des teintes proches de celle de Norman Rockwell ou d'Edward Hopper qui nous font replonger dans cet âge d'or américain, et une douceur qui fait écho à l'histoire très sensible. Parfait pour les débutants de l'univers Marvel pour ne pas avoir à s'enfiler 30 ans de continuité, cette oeuvre est un plus d'une rare qualité tant au point de vue de l'écriture que des peintures.
Disponible pour moins de 20 euros en TPB V.O, malheureusement épuisé dans les mêmes prix en Français dans la collection Graphic Novels de Panini Comics et seulement disponible en Absolute VF et VO rempli à ras-bords de bonus !
Daredevil: Born Again
Cet arc de Daredevil paru en 1986 est en quelque sorte l'anti-thèse de l'oeuvre présentée ci-dessus. En effet, ici point de douceur, place à la torture mentale et aux thèmes les plus sombres qu'ils soient. On aborde ici la drogue, la pornographie, la pauvreté extrême et on côtoie les pires vices de l'humanité. En même temps, l'histoire s'y prête à merveille, puisque le Caïd ayant apprit la véritable identité de Daredevil va tout faire pour que celui-ci perde tout petit à petit, de son travail à ses amis, jusqu'à perdre en dernier lieu la raison. Cette déconstruction minutieuse de tout ce qui fait un homme montre le talent pour analyser la psychologie du scénariste Frank Miller. Il touche ici en effet le sublime car il ne sacrifie jamais la justesse des relations et réactions de ses personnages pour les moments chocs dont il est pourtant coutumier.
Il est un fait indéniable dans cette saga, c'est qu'une lecture ne vous suffira pas à appréhender toutes les différentes pistes laissées par Miller. Si à la première lecture, vous risquez d'avoir besoin d'un moment pour souffler, tant les émotions sont fortes et contradictoires, n'hésitez pas à y revenir une ou deux fois, car l'ensemble est dense tant au niveau du scénario de celui qui écrira par la suite Sin City que de celui du dessin de David Mazzucchelli qui est d'une intelligence et d'une innovation assez surprenantes. Ce n'est pas pour rien que celui-ci s'est tourné par la suite vers les comics expérimentaux, puisqu'il aime réfléchir à chaque mise en page et chaque composition, en allant même adapter les onomatopées en fonction de l'histoire. Cette oeuvre est peut-être le point d'orgue de tout le run de Miller sur Daredevil, personnage abonné aux runs de qualités, puisqu'il faut aussi jeter un oeil sur ceux plus récents de Bendis/Maleev et Brubaker/Lark.
Disponible à tout petit prix en Français avec la collection Les Grandes Sagas de Panini Comics, pour moins de 10 euros ! En V.O, vous trouverez le titre pour à peine plus cher en TPB et en rajoutant encore une quinzaine d'euros, vous pourrez vous payer le magnifique Hardcover de ce classique absolu !
Civil War
Les crossovers estivaux s'ils sont une véritable manne financière pour les éditeurs, ne sont pas toujours d'une qualité à toute épreuve. Mais dans le cas de Civil War, c'est bien le contraire. Que ce soit dans les retombées qu'à eu cet event, tant au niveau de la continuité, que de l'impact psychologique, ou dans la qualité intrinsèque de la mini-série, il fait vraiment partie des immanquables de ces dernières années. L'argument de départ se base sur un événement catastrophique qui pousse le gouvernement a voter une loi sur le recensement des super-héros. Cette loi va diviser la communauté super-héroïque en deux camps, et les alliés d'antan vont se faire une guerre féroce.
Le tour de force de Mark Millar, c'est de mêler ce que l'on attend de ce genre de blockbusters, à savoir de l'action et de la bonne grosse baston (tant mieux si elle est bien sale) débridées, à un discours politique subtil et réflexif. Le parallèle est évident avec le Patriot Act qui était passé à l'époque, et qui comme la loi présente dans les comics remettaient en cause la notion de liberté individuelle. La subtilité du scénariste écossais est de savoir poser la question, sans jamais véritablement choisir son camp, tant la question est épineuse et que les deux points de vue sont défendables. S'il l'on rajoute à cela, des dessins impeccables de Steve McNiven, alors on obtient un bon gros hit des familles.
Malheureusement indisponible à petit prix en Français, Civil War vous coûtera environ 30 euros à la caisse pour la mini-série seule avec Civil War Deluxe n°1, et une petite centaine d'euros pour le très joli coffret sorti par Panini Comics il y a quelques années maintenant.
En V.O, les TPB sont très accessibles et l'ensemble de la saga peut se chiffre à une soixantaine d'euros une fois tous les volumes reliés mis bout à bout. Pour la mini série seule, comptez entre 15 et 20 euros !
Young Avengers
Ce titre est de ceux auxquels on ne s'attend pas. Le principe inavoué mais presque évident, est de reprendre la notion d'héritage présente chez DC. Là où Superman a son Superboy, Wonder Woman sa Wonder Girl ou Green Arrow son Red Arrow, chez Marvel on ne trouvait pas ce genre de filiation. Ici, ce sont les versions nouvelle génération des Vengeurs qu'on découvre. Et qui dit jeune dit problèmes existentiels à tout va, mais là où cela aurait pu tomber dans du Dawson ou du Newport Beach, l'intelligence de l'écriture d'Allan Heinberg sauve la mise en étant subtil et très juste dans sa dissection des sentiments et des interactions entre les personnages.
Mais ce n'est pas qu'une série (en 12 épisodes au fait) sur des jeunes mal dans leur peau, c'est aussi une intrigue très bien ficelée. Le scénario multiplie les pistes qui s'entrecroisent les unes avec les autres, ainsi que des rebondissements qui tiennent en haleine tout du long. On peut résumer cette oeuvre comme un vent de fraîcheur salvatrice qui souffle sur une action qui cours tout du long sans complexe, le tout justement servi par le dessin de Jim Cheung plein de justesse et de dynamisme.
Encore disponible en Deluxe VF chez Panini, le titre se fait en revanche plus rare en V.O avec des TPB qui ont tendance à s'arracher comme des petits pains à chaque réimpression. Ne passez pas à côté !
Le Gant de l'Infini
L'un des tous premiers crossovers à être paru, sa date de sortie étant 1991, cette mini-série en six épisodes est une oeuvre immense de par son ambition ainsi que par la dimension qu'elle prend dans l'univers Marvel. L'histoire débute quand un être déjà surpuissant, Thanos, s'empare de ce qui peut être considérée comme l'arme ultime, le Gant de l'Infini, objet qui permet virtuellement de tout faire. Son but n'étant que d'impressionner la Mort, il fait des ravages et élimine la moitié de toute forme de vie présente dans l'univers. Les héros sont alors obligés de s'unir pour tous se lancer dans la bataille. C'est bien entendu un récit d'une dimension homérique au vu de la démesure présente dans chacun des aspects de cette histoire.
L'architecte de cette histoire Jim Starlin, qui délaisse ici le dessin au profit de George Pérez et Ron Lim, est un habitué du genre puisqu'il aura écrit pendant plusieurs années Captain Marvel (dont la mort est aussi une lecture fortement conseillée) et Warlock, deux héros cosmiques. Les proportions de cette aventure peuvent faire perdre la tête, mais on ne saurait trop vous conseiller de vous accrocher car au fur et à mesure que l'histoire avance, on monte dans un crescendo qui finit dans une apothéose (littéralement) à couper le souffle.
Proposé et encore disponible en Best Of Marvel en VF autour de 20 euros, trouvable pour le même prix en volume relié en Version Originale.
Thor (J. Michael Straczynski)
C'est probablement ce qu'il s'est fait de mieux ces dernières années chez Marvel. Quand J. Michael Straczynski reprend le titre de Thor avec Olivier Coipel, le personnage n'intéresse plus grand monde, sa mort n'ayant été que la suite logique d'un progressif éloignement du lectorat vis-à-vis de celui qui est pourtant l'un des membres fondateurs des Vengeurs. Quand JMS commence son run, il ne faut que quelques épisodes pour se rendre compte qu'on tient là un véritable bijou. Cette série a relancé l'intérêt autour du personnage, les deux derniers crossovers, Siege et Fear Itself, tournent autour de son univers, il a eu un film où il porte l'armure designée par Coipel et les titres se multiplient autour de sa personne.
Faut dire que le dieu asgardien tout du long des aventures écrites par le scénariste de The Twelve va prendre une véritable dimension épique. Le scénario mélange habilement mythologie, humour, sentiments et des combats démesurés à la hauteur du personnage. Et le dessin du frenchie Olivier Coipel est juste une ode au sublime dans ces pages, tant il colle au différentes ambiances que veut y mettre Stracz', il sera remplacé le temps de quelques numéros par Marko Djurdjevic qui est loin d'être un manchot aussi. S'il y a quelque chose à retenir de ces trois dernières années, c'est bien cette oeuvre-là !
Avec son premier volume Deluxe Français sorti il y a tout juste quelques mois, le titre est encore aisément trouvable pour 30 euros, mais pour combien de temps?
En V.O, profitez du magnifique Omnibus compilant tout le run de JMS pour une cinquantaine d'euros à peine !
Age of Apocalypse
On a coutume de dire que le milieu des années 90 fut compliqué à gérer pour les deux majors, et surtout pour Marvel qui se retrouva en banqueroute. Mais une histoire parue en 1995 est quand même à sauver, puisque Age of Apocalypse est un crossover des séries mutantes les plus marquant qui soit, voire le plus marquant. Cette saga immense a recréé quasiment l'ensemble de l'univers Marvel dans une Terre alternative où le mutant diabolique Apocalypse règne en maître et a réduit le monde en un vaste champ de bataille. Bien évidemment, on y suit une résistance composée de versions alternatives des X-Men qui auront fort à faire contre le despote et ses cavaliers de l'Apocalypse, versions perverties d'anciens héros.
Là où cette aventure fut marquante, c'est par l'incroyable complexité du monde qui s'offre aux lecteurs, chaque force en présence est introduite, tous les personnages ou presque de l'univers classique ont leur pendant altéré et l'intrigue ne suit pas un schéma linéaire. De plus, ce monde dévasté offre des moments assez intense, entre émotion et combats grandioses. L'ensemble des scénaristes se sont coordonnés pour offrir une histoire qui tient la route, et un chapelet d'artistes de grand talent travaille sur ces pages, mais on retiendra surtout la performance de Joe Madureira, qui explose ici alors qu'il n'a pas encore vingt ans et qu'il n'a pas encore commencé son magnus opus qu'est Battle Chaser.
Très difficilement trouvable en Français, ce classique mutant est donc globalement réservé aux lecteurs de Version Originale qui le dévoreront à l'aide de 4 TPB V.O proposés à des prix très corrects. Comptez moins de 50 euros pour l'intégrale !
La Saga du Phénix Noir
Chris Claremont va rester le scénariste attitré des X-Men pendant plus de vingt ans. L'un des moments les plus forts de toutes ces années sera la Saga du Phénix Noir, parue en 1980 et qui fait le parallèle avec un autre arc antérieur qui voyait Jean Grey, la première X-Woman et amour éternel de Cyclope, obtenir la force du Phénix. Dans cette aventure, ce pouvoir qui prend des dimensions pratiquement divines corrompt la jeune fille lorsque que celle-ci est la cible des télépathes Mastermind et Emma Frost du Club des Damnés. Elle deviendra alors un ennemi des X-Men, et petit à petit, une force de destruction incontrôlable.
Là où cette histoire est devenue un classique, c'est que l'histoire part d'un habituel cas de manipulation mentale qui fait se retourner sa veste à l'héroïne, pour se diriger au fur et à mesure vers une aventure cosmique qui va prendre des dimensions dantesque. La dynamique créée par le talentueux Claremont et le non moins talentueux John Byrne au dessin va mener cette histoire tambour battant pour s'achever dans un final d'anthologie dont on vous réserve la surprise tant celui-ci appartient sans doute au top 5 des fins dans les comics. L'impact suscité par cette saga fait qu'elle sera reprise de nombreuses fois, dans les comics mais aussi dans les séries télé et au cinéma.
Republié dans la collection Intégrales de Panini Comics, le titre se savoure mieux en V.O à l'aide de TPB ayant gardé l'amour du vieux papier et faisant honneur aux couleurs des différents artistes à avoir oeuvré dessus. Préférez donc le lire en Anglais à petit prix grâce aux nombreux recueils publiés et republiés par Marvel autour de cette saga !
Old Man Logan
Beaucoup pourraient arguer que cette histoire n'a rien à faire dans cette liste, pourtant il faut considérer que parfois une bonne aventure n'est pas forcément une intrigue complexe aux multiples ramifications, mais peut être un moment de fun décomplexé et jubilatoire. Et si on se positionne dans cet aspect, alors Old Man Logan appartient au summum du genre. On y suit Wolverine dans un futur assez avancé, où ayant refusé de se battre à la suite d'un événement traumatisant il est devenu simple fermier. Mais quand sa famille va se faire massacrer, il va rempiler et s'embarquer dans un road trip des plus bad-ass.
C'est encore Mark Millar que l'on retrouve au scénario, et comme pour Civil War, c'est Steve McNiven qui se charge de la partie graphique. L'histoire est un grand moment à la Mad Max, où Logan va traverser une Amérique post-apocalyptique, puisque ce sont les vilains qui ont remportés l'affrontement éternel avec les héros, de bout en bout, traînant sa carcasse désabusée. La force de ce récit, c'est qu'il ne fait que très rarement de pause, et qu'on vogue de rebondissement en rebondissement, maintenant le lecteur accroché et à bout de souffle. De plus, l'intrigue se situant dans un futur hypothétique, Millar n'a aucune limite et peut se permettre de faire ce qu'il veut. Le sublime des dessins est bien évidemment un plus dans la lecture de ce voyage.
Bientôt disponible en VF en Deluxe, disponible en TPB à bas prix en V.O. Evitez l'édition Hardcover de la Version Originale qui vous coûtera un prix monstrueux pour un ouvrage avare en bonus et qui ne propose pas toutes les couvertures classiques et variantes de la mini-série.
S'il y a bien un personnage emblématique chez Marvel, c'est Spider-Man. Le Tisseur a vécu de nombreuses aventures marquantes, et il est difficile d'en retenir une parmi toutes. Le choix s'est arrêté sur cette saga parue en 1987, La Dernière Chasse de Kraven, notamment pour la résonance qu'elle peut avoir sur les aventures qui paraissent actuellement en VF. L'histoire se concentre sur Kraven, chasseur d'exception qui a fait du Tisseur son trophée ultime, mais les constants échecs dans ses tentatives d'attraper Spidey vont finir par le rendre fou. Et c'est un homme brutal, à la limite de la rage aveugle que va devoir affronter notre héros.
L'histoire composée par J.M. DeMatteis est très sensible et dénote dans l'époque de parution qui faisait la part belle aux aspects les plus sordides de l'humanité avec une violence exacerbée, à la limite du ridicule. Ici, on a le droit à un texte très littéraire, presque poétique (avec notamment un poème de William Blake qui revient en leitmotiv), où les combats ne sont qu'un prétexte pour explorer le désespoir d'un homme brisé. Cette saga se conclut par un événement d'une force qui risque de vous laisser troublés pendant un certain temps. A lire si vous voulez faire vibrer la corde sensible en vous.
Encore disponible chez vos libraires indépendants dans la collection des Immanquables de Spider-man pour moins de 10 euros. Du côté de la V.O, l'histoire est régulièrement réimprimée par Marvel et vient de l'être à l'occasion de la sortie de Grim Hunt, suite non-officielle (et bien moins réussie) de ce classique du tisseur !
L'équipe des Vengeurs est ce qui symbolise le mieux la team super-héroïque qui sauve le monde tous les quatre matins, lumineuse et colorée. Mais quand Brian Michael Bendis arrive sur le titre, il veut y apporter du changement, et quoi de mieux pour cela que de les confronter à des horreurs commises par leur propres coéquipiers ? Ainsi dès le début de cette saga, on assiste au retour d'un Jack of Hearts zombifié qui tue Ant-Man (la version Scott Lang) et la Vision qui écrase un quinjet sur le manoir pour ce débarrasser des survivants. Les héros vont être poussés à des extrêmités qui vont les traumatiser, comme lorsque Miss Hulk va déchirer en deux son ancien allié Vision. Ainsi, les Vengeurs entrent dans une phase bien sombre qui va remettre en jeu la dynamique de la principale équipe de Marvel. Le nerf de l'intrigue étant la question de savoir pourquoi tous ces événements arrivent.
La force de ce titre c'est qu'il va relancer totalement la franchise. Le point fort de Bendis, c'est qu'il décrit comme personne les relations que peuvent entretenir tous les personnages, en plus d'être un maître dialoguiste, il frappe toujours juste quand il analyse ses personnages. Ainsi cette aventure est un grand moment de character writing (baser son histoire sur les personnages plus que sur l'intrigue). Tout ce qui va suivre dans les années qui suivent partent de ce crossover. Et quand en plus on oscille au dessin entre du David Finch et du Olivier Coipel, on ne peut guère faire la moue, surtout que les deux s'appliquent à faire des illustrations proprement hallucinantes.
Difficilement disponible en VF puisque la seconde impression de New Avengers 1 en Deluxe par Panini Comics tend à s'épuiser dangereusement ces derniers mois ! Tentez les magasins d'occasion ou les libraires indépendants pour mettre la main dessus ou franchissez le pas de la V.O où le TPB peut être trouvé pour moins de 20 euros !
Dieu Créé, l'Homme Détruit
Parue sous la forme d'un graphic novel en 1982, cette histoire est sans doute l'un des plus grands classiques des X-Men. Même ceux qui n'ont pas lu ce livre sont familiers avec les grandes lignes de l'histoire, en grande partie grâce au second film X-Men qui reprend peu ou proue l'intrigue de cette oeuvre. On y assiste en effet à la croisade raciste du révérend William Stryker qui souhaite exterminer les mutants. Les X-Men, désemparés face à cette vague génocidaire vont commencer à remettre en doute l'idéal de dialogue de leur leader, le Professeur Xavier. Et quand celui-ci va être capturé, ils vont s'allier à leur ennemi de toujours, Magnéto.
Encore un chef-d'oeuvre de Chris Claremont sur les X-Men, cette aventures fait écho à des événements réels comme les pogroms contre les Juifs ou les massacres des Noirs dans les Sud des Etats-Unis. Il compose donc une histoire qui interroge sur la ségrégation et le racisme à travers la métaphore des laissés pour compte des mutants que tous le monde hait. Si ce thème peut apparaître aujourd'hui désuet tant le sujet à été maintes fois rabâché dans tous les médias possibles, reste que cet album est l'un des premiers à avoir abordé le sujet, et que la justesse du propos et de l'écriture de Claremont lui donne un avantage. Fait amusant, à la base c'était le dessinateur légendaire Neal Adams qui devait se charger de la mise en image, mais suite à des désaccords financiers, le choix de Marvel s'est porté sur Brett Anderson, qui à l'époque s'inspirait clairement de son confrère plus connu.
Pas encore réédite par Panini Comics en Version Française, God Love Man Kills se dévore en Version Originale pour un prix tout à fait correct, autour d'une vingtaine d'euros pour un Hardcover.
La Guerre des Armures
S'il y a bien une histoire classique d'Iron Man, c'est celle-ci ! Mais le terme de classique peut effrayer et faire croire à un objet vieillot et poussiéreux, qui sent plus la naphtaline pour nostalgique que le vrai bon comic-book. Pourtant, bien que sorti en 1987, ce récit est d'une grande modernité dans sa construction et dans son thème. On y suit Iron Man qui essaie de découvrir qui a volé sa technologie pour la revendre à des super-vilains. On comprend tout de suite que c'est une ode à la démilitarisation, en cette fin de Guerre Froide.
Ecrit de concert par deux grands auteurs de l'époque Bob Layton et David Micheline, le scénario mélange habilement plusieurs influences, entre polar, roman d'espionnage et un aspect bien-sûr super-héroïque. On pourrait résumer cette histoire en disant que c'est Les Trois Jours du Condor, si Robert Redford avait porté une armure high-tech. D'ailleurs, ne vous inquiétez pas de ne pas reconnaître l'armure que porte Iron Man dans ces pages, c'était le look de son époque (certes pas le plus heureux). Et rien que pour l'arrivée de Barry Windsor-Smith sur l'épilogue, cet arc vaut le coup.
Disponible dans la collection Best Of Marvel depuis de longs mois maintenant, La guerre des armures se trouve autour de 25 euros en Français et se situe dans les mêmes prix chez nos cousins Américains. Vous avez l'embarras du choix !
Les "Colors": Daredevil Jaune/Spider-Man Bleu/Hulk Gris
Ce que l'on appelle les Colors, ce sont trois albums réalisés par Jeph Loeb et Tim Sale et qui reviennent sur les débuts de héros Marvel. Chacun de ces albums s'adapte à l'ambiance personnelle du héros dont il traite. C'est un bon moyen pour appréhender l'univers particulier de tel ou tel héros, d'en saisir son essence et son esprit. En six numéros, Jeph Loeb fait le tour de ce qui compose le sujet à merveille et en saisit parfaitement sa particularité, en décrivant le personnage par petites touches intimistes. Le dessin très impressionniste de Tim Sale renforce cet effet, offrant ainsi une approche par l'intérieur plus que par la description forcée.
Sortis à trois ans d'écart, entre 2001 et 2003, ces mini-séries, à savoir Daredevil Yellow, Spider-Man Blue et Hulk Gray sont toutes de grande qualité, et le choix de savoir quelle est la meilleure diffère entre chaque lecteur, même ici à la rédaction nous ne sommes pas du tout d'accord. C'est une lecture vraiment très agréable, et très positive dans son optimisme et sa sensibilité, alors même que parfois sont décrits des événements terribles. A savoir qu'ils ont annoncé travailler sur un nouveau volume de cet acabit, consacré à un personnage récemment porté à l'écran, et qui s'appellera Captain America: White (que l'on attend avec impatience) et dont on a eu pour l'instant que le numéro 0.
Malheureusement épuisés depuis des lustres en VF, régulièrement réédités, ces titres ne devraient plus être disponibles que dans les libraires d'occasion. Cependant, Panini a décider de rééditer les 3 titres dans un Absolute en vente fin 2011.
En revanche, vous trouverez facilement les 3 en Version Originale à bas prix dans des TPB de très bonne qualité !
House of M
Peu gâtés depuis des années, les Mutants trouvent avec House of M l'un des meilleurs crossovers de leur histoire. Peut-être même le meilleur event des années 2000 du côté de Marvel, tant ses répercussions ont été énormes et résonnent encore aujourd'hui au travers de titre comme X-Men : Schism et Avengers : The Children's Crusade qui s'apprêtent tout juste à mettre fin au status quo instauré ici par Brian M. Bendis et le génial Olivier Coipel...
Démarrant sur les bases d'un monde altéré (et pas d'un monde alternatif, c'est là dessus que se fera d'ailleurs le jeu de compréhension du lecteur), House of M propose à tous les protagonistes de l'univers Marvel une vie rêvée dont ils ne souhaiteraient en aucun cas sortir.
L'exemple le plus marquant étant celui-ci de Peter Parker, star de son état et père de plusieurs enfants qu'il a eu avec... Gwen Stacy !
Le twist viendra du fait qu'une personne en particulier se cache derrière les évènements et que peu de héros se rendent compte de la supercherie, jusqu'à ce que tout parte à vau l'eau avec un déchaînement d'action dessiné à la perfection par notre Frenchie préféré.
Immanquable pour saisir toute la densité de l'univers Marvel avant et après Civil War, House of M est qualitativement l'un des titres les plus marquants de la décennie passée et vous marquera à coup sûr !
Le titre est aujourd'hui très difficilement trouvable en Français, mais une réédition dans la collection Marvel Select débarque début 2012 !
Du côté de la V.O, vous pouvez redécouvrir ce chef d'oeuvre pour moins de 20 euros en TPB et vous procurer tous les tie-in à l'event pour le même prix !