Depuis le printemps 2018, à force d'enchaîner les relaunchs plus ou moins généralisés (c'est à dire, faire recommencer des séries au numéro #1), Marvel se heurtait à un problème d'accessibilité pour son lectorat. Comment, en effet, réussir à différencier deux Thor #1 sortis en moins de deux ans ? Pour s'y retrouver, la Maison des (superbes) Idées instaurait alors une double numérotation sur ses comics, au format single issues. On retrouve donc maintenant d'une part une numérotation standard, mais pour les titres qui ont déjà eu de précédents volumes avec le même nom, apparaît aussi une numérotation "legacy", qui prend en compte tous les numéros sortis sous le même titre précédemment. Ce que l'on ne savait pas forcément à l'époque, c'est que cette double numérotation allait motiver Marvel à multiplier les numéros évènements. Par deux, tout simplement.
En effet, les éditeurs de comics mainstream (et certains indés qui arrivent à aller aussi loin en termes de numérotation) aiment célébrer les chiffres ronds, qui sont toujours l'occasion d'amener des artistes en invités, d'augmenter le nombre de pages, et donc en conséquence le prix d'un numéro et le nombre de couvertures variantes qui lui est attaché pour en écouler plus auprès des comicshops. Au cours de la dernière année, on avait vu Marvel se montrer particulièrement gourmand avec le titre Amazing Spider-Man, avec un mois d'octobre 2020 resté dans les mémoires puisque l'éditeur célébrait à la suite un numéro #850 (qui était en fait le #49 du run de Nick Spencer) avant d'enchaîner sur le #50, lui aussi profitant d'un prix revu à la hausse. Alors que l'éditeur fait encore mieux cet automne en publiant The Amazing Spider-Man en hebdomadaire après le départ de Spencer, c'est du côté des Avengers de Jason Aaron que l'on aura également droit à un numéro anniversaire en grandes pompes, qui profite de la numérotation legacy (comme a pu le faire récemment Runaways, d'ailleurs).
Heureusement, les chiffres ronds s'accordent sur un seul numéro : en novembre, Avengers #50 sera donc aussi un Avengers #750 (même si on vous avoue qu'on n'est pas allé vérifier quels volumes et/ou mini-séries ont été prises en compte pour ce calcul, on s'en remet aux mathématiques de C.B. Cebulski). Pour l'occasion, Marvel voit les choses en grand puisque ce numéro aura une pagination de 96 pages (et donc : un prix porté à 9,99$), le récit étant le point de départ d'un nouvel arc et a priori un bon point d'entrée pour la série. Le récit présentera au lectorat un groupe d'ennemis, les Multiversal Masters of Evil (une réinvention multiverselle des Masters of Evil, donc), menée par Doctor Doom, et qui ramène quelques uns des super-vilains en mash-up que l'on a pu découvrir dans le récent Heroes Reborn.
C'est l'arc actuel "World War She-Hulk" qui devrait bâtir les évènements d'Avengers #50/#750, sachant que l'auteur devra y amener des éléments présents depuis les débuts de son run, comme les Avengers 1, 000, 000 BC (la version préhistorique des Avengers), alors que de nouveaux membres "surprenants" seront recrutés dans l'équipe. Du côté artistique, pour assurer ces 96 pages, on retrouvera pas mal de monde, avec Ed McGuinness, Javier Garron, Carlos Pacheco et Aaron Kuder. En outre, on retrouvera un back-up du romancier Christopher Ruocchio dessiné par Steve McNiven. Rendez-vous au mois de novembre pour ce menu copieux - et faites vos économies d'ici là.